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Les animateurs de ce forum ont ouvert une rubrique "Avenir de la langue française" sur la page d'accueil. Les visiteurs du site pourront y publier des messages, il pourra s'agir de commentaires à propos des articles publiés sur le site d'ALF. Toutes les initiatives seront bienvenues de telle façon que les membres de l'association ainsi que les visiteurs du site d'ALF, puissent échanger entre eux sur le thème de la francophonie qui nous est cher. À bientôt sur le forum ! Michel Chevallier

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Navrante bêtise anglomane bretonne
D'où la prolifération, en Bretagne, d'expressions nouvelles associant mots anglais et bretons, mêlant inspiration commerciale et culturelle (ou politique), comme si la langue française n'existait pas. Elle n'épargne évidemment pas les administrations publiques (communes, départements et conseil région), loin de là. C'est ainsi que le Président du Conseil régional de Bretagne a présenté tout récemment un nouveau film (en deux versions) de promotion du tourisme en Bretagne. Son nom : "Be Breizh !". Le recours au mot anglais "be" étant tout de même appelé à soulever certains interrogations, voire même certaines critiques, le CRT (Comité régional du tourisme) le justifie en présentant ce slogan commercial comme un "appel général et universel de ralliement qui ne nécessite pas de traduction et donc utilisé invariablement à l’international ... En adoptant "Be Breizh !", le CRT veut créer une expression unique qui ne peut appartenir qu'à la Bretagne, ancrée dans son identité, pour se démarquer encore plus fortement et durablement des autres territoires. "Be Breizh !" répond au double objectif de rajeunir l'image et de mobiliser les Bretons."
C'est que le verdict des agences de "pub" et de communication est formel et sans appel : quand il s'agit de donner un nom à un produit, à un service, de définir une raison sociale ou une enseigne commerciale, une action de promotion quelconque, y compris donc celle d'une région de France, l'essentiel est d'utiliser le moins possible de mots français. Ceux-ci sont "vieux", ils ont fait leur temps, et, au contraire par exemple de "Be" et de "Breizh", seraient bien incapables de "rajeunir l'image" de la Bretagne. Sauf exception rarissime, les dirigeants économiques et politiques valident ce dénigrement systématique, ce bannissement de la langue française en se soumettant volontiers, sans doute même avec enthousiasme parfois, à ce diktat. Pour eux, ce sont lesdites agences qui, en la matière, font la loi, celle des marchés, bien entendu.
* frédéricmartelisme : du nom de Frédéric Martel qui prône l'alignement général sur la culture états-unienne et le remplacement du français par un sabir à base d'anglais. (voir l'article qui lui est consacré)

Comme le dit Cécilia Gabizon dans son article du Figaro du 22 juillet 2010 : "Beaucoup entendent «améliorer leur niveau de langue» . Mais en fait de séjour linguistique, l'ENS a concocté un véritable programme de travail, avec des ateliers d'art, d'architecture, de littérature, des conférences magistrales et des cours délivrés soit par d'illustres professeurs, soit par des normaliens frais émoulus. «Nous avons choisi un cursus tout en français, ce qui est rare. Il ne faut pas laisser le monopole de la recherche à l'anglais», explique Céline Barral, normalienne qui coordonne cette formation."
A une époque de démission généralisée concernant la langue française, nous ne pouvons que nous réjouir de cette nouvelle et lui souhaiter longue vie. Persuadés que singer les anglo-saxons n'apporte rien à la France, n'importe qui d'un peu censé préférant toujours l'original à la copie.

Ce triste sire milite, pour résumer, pour la disparition complète du français, l'alignement général dans tous les domaines sur le modèle états-unien et l'uniformisation général de la planète.
Son article est un long cri de victoire à toutes les défaites et reculs français, un long rampement devant tout ce qui vient des pays anglo-saxons, forcément plus modernes. Pour lui l'ouverture au monde ne peut se traduire que par un seul comportement : devenons anglo-saxons.
Dans ce pays, toutes les époques ont connu de tel chantres de la défaite nationale : Bourguignons s'alliant aux Anglais contre les Armagnacs, émigrés s'alliant à l'Europe absolutiste contre la Révolution et Vichy prônant la collaboration avec l'Allemagne nazie... Il n'en est hélas que le digne continuateur !
Voir les réponses de Claude Hagège (Une langue créative et universelle) et de François Taillandier (L'avenir s'écrit aussi en français) dans le Point du 5 août 2010 ainsi que celle d'Alain Juppé du 8 août dans son blog (Confusion intellectuelle) ainsi que l'article de Observatoire européen du plurilinguisme dans son numéro de septembre 2010 ("Mainstream", modèle économique ou hégémonie culturelle). A lire également sur le site du Point un pot-pourri de réactions d'internautes concernant cette "polémique" : Français, anglais, franglais, amour et tourments.
voir aussi l'article de Jack Dion dans Marianne
Marc-Antoine Renard
Notons que ce manifeste est l'œuvre d'un grand redevable de la République (même s'il lui crache à la figure) : chef du bureau du livre dans une ambassade, chargé de mission au département des affaires internationales du ministère de la Culture, conseiller technique au cabinet de la ministre de l’Emploi et de la Solidarité, chercheur à l'EHESS et conseiller du président de l’EHESS (!), attaché culturel à l'ambassade de France aux États-Unis, producteur/présentateur à France Culture, chercheur associé à l'Institut National de l'Audiovisuel (INA) !!! et j'en passe... M.-A. R.

"Laissez-moi faire de moi ce que je veux" écrivait, à la même époque, André Bercoff dans son Manuel d'instruction civique pour temps ingouvernables (Grasset, 1985). A l'heure de la globalisation, de l'individualisme et de l'hédonisme triomphants, du "bougisme", de l'aspiration au métissage généralisé, du relativisme culturel (tout se vaut), aucune autorité transcendante (idéologie), historique (la tradition), parentale, majoritaire ou politique (la loi démocratique) ne peut prétendre infléchir les préférences du sujet postmoderne, régenter ses comportements, contrarier sa prédilection pour une forme de société qui met à sa disposition toutes les formes de vie, le libère de la morale ancienne du menu unique au profit d'un choix à la carte. Et surtout pas celle issue d'un passé nécessairement périmé, "car le pire est désormais d'apparaître en héritier" (Francis Brochet, La Grande Rupture, éditions du Toucan, 2010). Dans ces conditions, aux yeux des jeunes générations une langue ne saurait évidemment prétendre à l'hégémonie, ni même à quelque supériorité que ce soit, au motif qu'elle est "maternelle" (c'est pourquoi l'attachement à la langue est une fonction croissante de l'âge des individus). Et si l'anglais séduit autant les jeunes gens des deux sexes c'est, essentiellement, parce que c'est dans cette langue que s'exprime ce qui est, et de très loin, leur immense passion commune : la musique rock et ses dérivés, élément constitutif central de la culture mondiale de la jeunesse.

NDLR : Jacques Cortès, ancien directeur du CREDIF à l’ENS de Saint-Cloud (1977-1986) est depuis 1998, le Président-fondateur du GERFLINT (Groupe d’Etudes et de Recherches pour le Français Langue Internationale) placé sous l’égide de la Fondation Maison des Sciences de l’Homme de Paris. Programme mondial de diffusion scientifique francophone en réseau, le GERFLINT et ses équipes de recherche internationales publient une trentaine de revues scientifiques francophones sur tous les continents
«Toute la langue s’avère être éparpillée, transpercée d’intentions, accentuée
chaque mot sent la profession, le genre, le courant, le parti, l’œuvre particulière, l’homme particulier, la génération, l’âge, le jour et l’heure. Chaque mot sent le contexte et les contextes dans lesquels il a vécu sa vie sociale intense ».1
La défense du français comme langue de communication internationale est-elle légitime ? Faut-il œuvrer pour instaurer un monolinguisme universel ou pour conforter le multilinguisme dont la défense du français serait un aspect symbolique décisif ?
Giourdina
Si ti sabir
Ti respondir
Si non sabir
Tazir, tazir
Molière ; Le bourgeois gentilhomme
L’anglais est l’avenir de la francophonie
Bernard Kouchner2

Cette prise de position sympathique devrait être relayée, pour gagner en crédibilité et efficacité, par le Président de la République lui-même [AS]

Dernières nouvelles de la collaboracheune (collaboration)
Ed/Dia et le hard discount, Accor/Edenred (For an easier life), Les Sables d'Olonne et ses creamers, la CCI de Lyon et ses Citytechs, Edhec business school et ses cursus tout en anglais, Yoplait et son neverstop et europe1.fr pour l'anglais langue unique de la chanson
Il s'agit de traiter ici, au moment où chacun dit célébrer les 70 ans de l'appel du 18 juin, du camp d'en face. De ceux qui sans exigence aucune, vont toujours au-delà de ce que l'on pourrait leur demander dans le sens de la démission nationale et, plus particulièrement ici, du piétinement de notre (leur) langue au profit de la langue de leurs "maîtres". C'est cela la collaboracheune* (collaboration). !
Quelques prouesses récentes dans ce domaine :
Les magasins Ed ont décidé de se rebaptiser Dia : on pouvait y voir une avancée ,pour une fois un magasin du groupe Carrefour ne s'affublait pas d'un "market" ou d'un "city" et des initiales anglo-américaines (dont le sens il est vrai, avait été un peu oublié : épicier discount) se voyaient remplacées par un nom plus latin. Trop beau. L'intérieur est tapissé depuis de slogans énormes et de grande beauté : "Vous allez aimer le hard discount"...
Le groupe Accor, qui parait-il est un groupe français, a décidé de renommer sa branche Accor Services (qui avait le tort de se comprendre en français et en anglais) Edenred avec le slogan accolé "For an easier life" épatant non ?
Le plus cocasse c'est que cette fameuse Edenred, puisqu'Edenred il y a, se prétend "Entreprise citoyenne et engagée" présenté comme le leader mondial des titres de services prépayes avec des appellations aussi inoubliables que : "Childcare Vouchers, Ticket Car, Ticket Clean Way..." N'en jetez plus !
L'office du tourisme des Sables d'Olonne (commune administrée par le maire UMP Louis Guédon) n'est pas en reste et fait passer cette inoubliable annonce : "Les Sables d'Olonne, conscients de l'incroyable ensoleillement qu'offre leur station l'été, recrutent deux creamers chargés de renseigner les vacanciers sur les bons comportements à adopter au soleil et de leur remettre des échantillons de crème solaire". Encore bravo pour l'imagination linguistique !
Il est certes dépassé à Lyon par Guy Mathiolon, président de la CCI, qui avait tenté de prendre de l'avance dans la collaboracheune l'année dernière en renommant les aéroports de Lyon, Lyon airports, il s'était hélas heurté à un préfet forcément réactionnaire qui pensait qu'une institution publique française devait parler français ! Il tente de prendre sa revanche ce mois-ci en nommant "Citytechs" un "nouveau réseau d'entreprises lyonnaises spécialisées dans le renouvellement urbain".
L'Edhec qui fut une des 4 ou 5 grandes écoles de commerce française, s'affiche désormais comme Edhec business school avec un site Internet qui déborde de sabir anglo-saxon (malgré l'existence d'une english version). Cette Edhec donc, après une année bachelor (sic !) ou la langue indigène semble admise et une année de stage, impose à tous ses étudiants (peut-être faut-il dire students ? ) un cycle Master fièrement affiché "entièrement en anglais : pour former d'excellents spécialistes et des managers d'équipe et de projets". Les formulaires d'inscriptions étant pour certaine filière uniquement disponibles en anglais. Pour le plus grand profit des professeurs et au-delà, des pays anglo-saxons dont on a bien retenu le brillant apport à l'économie mondiale ces dernières années.
Enfin rendons hommage à une sorte de journaliste dénommée Amélie Bertrand qui officie sur le site europe1.fr et qui commente l'Eurovision avec le glorieux titre : "L’Eurovision, la loose à la française". Elle fait tout simplement l'éloge du "chantons tous en anglais" se moquant en passant des langues des sauvages qui peuplent notre continent ("qui aurait envie d’entonner un refrain en tchèque ou de s’enthousiasmer pour une chanson en suédois ?") De sa part cela ne nous étonne évidemment pas. C'est limpide, pour elle, quand un français chante en français c'est du chauvinisme, si un anglais chante en anglais c'est de l'universalisme ! Pour elle, il n'y a qu'une seule voie : celle du moule unique, celle de ses maîtres. C'est ça la collaboracheune (collaboration) populaire !
Saluons pour finir, la marque Yoplait qui orne ses produits Yop (yahourts à boire) du slogan "Never stop" pour bien habituer nos bambins à être fascinés par nos colonisateurs et au fait que leur langue n'est plus qu'une langue barbare, indigne de l'Empire.
Marc-Antoine Renard
* La graphie de ce terme est inspirée des annonces entendues sur les différentes chaînes de Radio France, où y compris sur France Musique et France Culture, où les auditeurs qui n'ont rien demandé, se voient infliger l'annonce récurrente d'une émission sur "Le Mouv" avec sa prononciation anglo-américaine, sans doute jugée obligatoire pour faire djeune : Mouv' généraicheune (Mouv' Génération).

Ce ne sont plus seulement les enseignes commerciales (et les raisons sociales) qui sont aujourd'hui massivement anglicisées. La communication marchande emprunte de plus en plus aux mots anglais, en particulier sur les lieux de vente. Elle ne dit plus "ouverture prochaine" pour annoncer l'installation d'un nouvel établissement, mais "soon opening". Contrairement à ce que l'on pourrait penser au premier coup d'œil, la photographie ci-jointe n'a pas été prise dans une rue de Chicago, de Boston ou d'une quelconque ville des États-Unis d'Amérique, mais à Rennes, le 3 juin courant, à l'entrée du centre commercial Colombia. Elle montre la devanture d'une nouvelle boutique d'habillement (pour les "jeunes"). L'allusion explicite au football américain (quater back) comme argument de vente est d'autant plus inattendue, ici, que les Français ne connaissent rien de ce sport. Mais le fait qu'une douzaine des quinze plus grandes agences publicitaires de France (à l'exception de Havas Advertising [sic !] et de Publicis) soient des sociétés américaines est évidemment pour beaucoup dans cet ahurissant et envahissant raz-de-marée anglomaniaque. Autant dire, en effet, que ce sont des "stratèges" américains, ardents avocats de la globalisation postnationale et de la langue unique, qui, désormais, mènent le jeu et encadrent les concepteurs français pour la réalisation des publicités "nationales". Les milieux de la "pub" sont bel et bien, désormais, sous écrasante hégémonie anglo-saxonne.
Ceci étant, l'élimination méthodique et progressive des mots français de l'espace public urbain ne semble toujours pas émouvoir le moins du monde les Français. Beaucoup, surtout parmi la population âgée et celle d'âge intermédiaire, ne savent pourtant pas ce que "soon opening" veut dire et pourraient s'offusquer que l'on s'adresse à eux, brusquement, comme s'ils étaient nés dans le Bronx. Mais cela les laisse apparemment de marbre. Peut-être même certains sont-ils flattés d'être transportés à aussi bon compte au pays des prestigieux et lointains quaterbacks dont ils entendent parfois parler par la presse sportive ? Et d'ailleurs les consommateurs ne sont-ils pas habitués à se soumettre volontiers aux injonctions des publicitaires, surtout les adolescents et les très jeunes gens qui sont, et de très loin, leur cible favorite (voir à ce sujet "Comment le capitalisme nous infantilise" de Benjamin Barber, professeur de sciences politiques à l'université du Maryland, Fayard, 2007) ? Il y a un peu plus de 50 ans (c'était en 1958) paraissait le livre fameux de Vance Packard, "La persuasion clandestine". Depuis, les techniques de manipulation ont évidemment fait beaucoup de progrès, au point que l'acheteur lambda n'a nullement le sentiment d'être assujetti par la consommation, mais, bien au contraire, celui d'être libéré par elle. Au total, le pouvoir économique alloue au secteur de la promotion des ventes et de la communication des ressources gigantesques. Mais, il faut bien le reconnaître, le résultat est là, spectaculaire.
Le phénomène n'est évidemment pas propre à la France. Ainsi, l'Union européenne qui, nous avait-on promis, devait pérenniser sur le Vieux continent un modèle spécifique, distinct de celui des États-Unis, apparaît de plus en plus, en réalité, comme servant de couveuse à un ordre économique, social et culturel se rapprochant sans cesse davantage du type américain. De même, il n'a jamais été dit que la construction européenne pourrait mettre en péril la langue française, encore moins qu'aux abandons de souveraineté politique exigés par elle pourrait s'ajouter, à terme, celui de notre langue maternelle.

À l'issue des 10èmes entretiens de la Francophonie qui se sont tenus à Lyon les 27 et 28 mai dernier à l’Université de Lyon III-Jean Moulin, un appel solennel et vigoureux a été lancé en présence de quelque 300 personnalités françaises, québécoises, belges, maghrébines, africaines, vietnamiennes.... présentes (dont MM. Abdou Diouf, Jean-Pierre Raffarin, le sénateur Jacques Legendre, Philippe Péjo, Christian Philip, Claude Hagège, le Président de la Région Rhône-Alpes
), dans la conscience dramatique d’un tournant et de la nécessité d’un sursaut puissant, est adressé aux gouvernants, élites et médias de la France et des pays francophones, ainsi qu’aux responsables de l’OIF
Organisés par la Chaire Senghor de la Francophonie de Lyon les 27 et 28 mai 2010 à l’occasion de son dixième anniversaire et de celui de l’Institut pour l’Étude de la Francophonie et de la Mondialisation (IFRAMOND), en présence à l’ouverture des travaux du Président Abdou Diouf, Secrétaire général de la Francophonie, et en clôture de l’ancien Premier Ministre Jean-Pierre Raffarin, Représentant personnel du Président de la République française auprès de la Francophonie, les Dixièmes Entretiens de la Francophonie ont débattu de la place de la Francophonie et de la langue française dans la mondialisation.
Les quelque 400 participants qu’ils ont réunis, issus du monde politique, de la francophonie institutionnelle, de la société civile et de l’université venant de toutes les régions francophones, lancent un appel solennel à la Francophonie et à la France pour une francophonie en mouvement et une langue française réhabilitée.
De nouvelles problématiques ont surgi : la mondialisation culturelle, les chocs identitaires et religieux, le défi écologique, l’uniformisation linguistique et culturelle, l’émergence de géants économiques incontournables, l’inégalité et la crise financière mondiale.
Un monde équilibré doit être multipolaire non seulement sur les plans politique et économique, mais également sur le plan culturel, et ainsi réussir le dialogue des cultures. Les Dixièmes Entretiens mettent en exergue que la Francophonie, comme les autres grandes aires linguistiques, peut fortement y contribuer du fait qu’elle partage une grande langue internationale, présente sur les cinq continents.
La Francophonie du 21ème siècle est donc bien plus qu’un laboratoire de la mondialisation humaniste, en raison des valeurs qu’elle promeut, des biens communs qu’elle défend. Elle se doit de promouvoir le dialogue interculturel mondialisé pour la paix et contre le repli identitaire. C’est une union géoculturelle, une puissance d’influence, forte de sa double dimension politique et de solidarité et des valeurs de son universalisme.
1 - Les Dixièmes Entretiens veulent attirer l’attention sur la langue française. C’est la grande oubliée de la francophonie institutionnelle. Pour répondre à la forte demande de français dans le monde, la formation des enseignants de français et en français ne peut être différée : c’est une question de vie ou de mort pour la Francophonie. Il faut, par ailleurs, associer la langue française aux langues maternelles dans des pédagogies convergentes.
Voulons-nous faire du français une langue morte comme le latin ou le grec ancien ? Non, naturellement.
C’est pourquoi la Francophonie doit favoriser les classes bilingues et les universités francophones multilingues pour transmettre les valeurs que véhicule la langue française : une méthode, une rigueur, un raisonnement. Des garanties seraient ainsi données aux étudiants pour leur insertion professionnelle, compte tenu qu’ils seraient plurilingues.
Dans ce but, il faut s’affranchir du discours dominant de l’action impossible, des contraintes financières absolues.
2 - La Francophonie a besoin d’ambition : l’appel de Lyon est un appel aux États.
Après son combat victorieux pour la diversité culturelle, la Francophonie doit prendre l’initiative pour l’adoption d’une Convention sur la promotion et la protection des langues. Le pluralisme linguistique est le garant du respect des identités nationales.
Les Dixièmes Entretiens remarquent qu’un modèle unique, une langue unique sont aujourd’hui dépassés du fait de l’émergence de nouvelles puissances telles la Chine, le Brésil et le Mexique.
Ces nouveaux géants bâtissent un monde pluriel. La Chine en apporte la preuve avec l’implantation rapide de ses Instituts Confucius d’enseignement du chinois et de sa culture. Il est aujourd’hui inacceptable qu’un pays impose sa pensée et sa langue. Ceux qui veulent "le tout anglais" comme instrument obligatoire d’enseignement, sont en retard d’un combat.
3 - L’appel de Lyon, c’est un appel au second moteur de la francophonie : la coopération décentralisée. Les États Généraux de la coopération décentralisée francophone qui se tiendront à Lyon en octobre prochain à l’invitation de l’Association internationale des Maires francophones et de l’Association internationale des Régions francophones dresseront un bilan, recenseront les besoins, mutualiseront les réponses et construiront les complémentarités avec les programmes de l’OIF et de ses Opérateurs directs.
Ensemble, États et collectivités décentralisées doivent relever les défis urgents comme l’enseignement du français, la constitution d’un corps de Volontaires de la Francophonie, la formation à distance des professeurs de et en français et la mise en place d’un outil francophone d’appui aux industries culturelles.
4 - L’appel de Lyon, c’est un appel à la France et à ses élites pour mettre un terme à la promotion du "tout anglais" en France et à l’abandon du français dans le monde. En France, la Francophonie est une priorité oubliée. L’élite la voit non comme une opportunité mais comme un obstacle.
Les Dixièmes Entretiens constatent qu’en dépit de la volonté exprimée en 2008 par le Président de la République et à nouveau le 20 mars dernier, à l’Élysée, lors de la Journée internationale de la Francophonie, aucune des recommandations faites n’a été suivie d’effet.
Au contraire, faisant fi de l’article 2 de la Constitution française qui fait du français la langue de la République, la presse quotidienne et spécialisée se fait l’écho d'une volonté de modifier la loi Toubon pour permettre aux établissements d'enseignement supérieur (grandes écoles et universités) d'enseigner totalement en langue anglaise. La charge est actuellement menée par la Conférence des Grandes Écoles.
Il est illusoire de croire que pour conquérir une part importante dans le marché mondial de l'enseignement il suffirait de copier le modèle anglo-américain. Les bons étudiants préféreront toujours l’original à la copie.
L’anglais devenant langue seconde de notre élite, l’amènerait à penser et à agir comme les anglo-américains, une élite déconnectée encore plus du reste des Français. La France perdrait son identité et serait à la remorque du monde dominant.
L’une des conséquences serait que l’Université française se trouverait tributaire des normes scientifiques prévalant aux États-Unis.
Il est grand temps de se mobiliser. N’assistons-nous pas déjà à l’émergence d’un nouveau critère de jugement dans les commissions de recrutement universitaire : "la capacité à faire cours en anglais", qui a peu à voir avec les capacités intrinsèques disciplinaires d’un futur universitaire ? N’assistons-nous pas déjà à l’obligation faite par des responsables de cycles universitaires d’imposer dans les services statutaires des enseignants des cours en anglais ?
N’assistons-nous pas déjà à l’exclusion des revues scientifiques en français de la nomenclature des revues cotées dans les procédures d’évaluation menée par l’Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (AERES), le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) ou le Conseil national des universités (CNU) ?
Dans ces conditions, les Dixièmes Entretiens de la Francophonie demandent solennellement au Président de la République française que la France renforce la loi Toubon, afin d’affirmer définitivement la primauté du français sur l’anglais sur le territoire national notamment dans le monde du travail, de l’enseignement et de la recherche, pour rendre obligatoire le recours au trilinguisme et non au bilinguisme anglais/français quand la seule langue française n’est pas jugée suffisante, pour imposer l’enseignement à égalité de deux langues étrangères à tous les niveaux de l’enseignement du primaire au supérieur, pour obliger nos diplomates à s’exprimer en français dans les enceintes internationales quand le français y est langue officielle ou langue de travail. Jamais les organisations internationales n’ont eu autant de dirigeants francophones ou français, jamais on y a aussi peu travaillé en français.
5 - Les Dixièmes Entretiens recommandent :
- à l’instar de l’IHEDN en France, la création d’un Institut des Hautes Études francophones qui permettrait de familiariser l’élite aux défis de la mondialisation et à l’intérêt de la Francophonie tout en renforçant le sentiment d’appartenance à la Communauté francophone ;
- le développement du Réseau des Chaires Senghor de la Francophonie, plateformes de formation et de recherche sur la Francophonie ;
- à l’instar de l’Union européenne la multiplication des Maisons de la Francophonie qui favorisent une meilleure connaissance du monde francophone ;
- à l’instar de l’Union européenne qui a construit l’espace Schengen, la mise en place d’un Espace francophone dont l’accès serait facilité par l’adoption d’un passeport francophone ou d’un "francopasse" qui s’impose de façon urgente ;
- à l’instar de ce qui existe en matière universitaire avec l’AUF, la fondation d’une Agence francophone de l’Éducation pour la coopération éducative ;
- la mise en place d’un Erasmus francophone et, dans les pays où le français n’est pas langue d’enseignement, de cursus intégrés allant de classes bilingues au primaire à des universités francophones régionales multilingues débouchant sur l’emploi ;
- le renforcement de l’espace médiatique francophone pour faire connaitre la Francophonie aux populations ;
- la généralisation du programme IFADEM pour la formation des maîtres et de celui des Volontaires de la Francophonie pour impliquer la jeunesse.
6 - Au niveau financier, les Dixièmes Entretiens lancent un appel aux États pour accroître les moyens en faisant remarquer que la Francophonie étant internationale, par essence même, ses financements doivent l’être également. Il n’est pas sain pour une organisation internationale de dépendre autant d’un seul État bailleur. Nous devons tous nous mobiliser dans ce combat pour la langue française et la Francophonie du XXIème siècle.
Osons, osons aller de l’avant, sinon demain il sera trop tard.
Hôtel de Ville, Lyon, le 28 mai 2010

Il nous paru intéressant de reproduire ici la prise de position d'Autonomesup, 3ème organisation syndicale du supérieur.
Le 20 mars dernier, lors de la Journée Internationale de la Francophonie, était louée la future inauguration de la Maison de la Francophonie avec les discours volontaristes habituels, alors qu’il aurait mieux valu saluer la naissance d’un nouveau musée à Paris : celui de la francophonie. On aurait pu mettre aisément en valeur toutes les actions visant à amoindrir, voire faire disparaître, la langue française depuis longtemps dans notre environnement. Faisant fi de l’article 2 de notre Constitution qui fait du français la langue de la République et la langue d’enseignement, certains esprits, sûrement progressistes, se font l'écho, dans la presse quotidienne et spécialisée, d'une volonté de modifier la loi Toubon pour permettre aux (grandes écoles et universités) d'enseigner totalement en langue anglaise.
La charge est actuellement menée par la Conférence des Grandes écoles et par quelques-uns de ses représentants. L'objectif déclaré est de pouvoir accueillir dans ces établissements des étudiants en provenance de pays non francophones et en particulier de la Chine. Nous dénonçons cette attitude qui modifie de façon définitive la place et la nature de l'enseignement supérieur français pour de simples raisons financières et de conquête illusoire et très partielle du marché mondial de l'enseignement. Cela est inacceptable : les grandes écoles forment, depuis longtemps en France, l'élite française pour des emplois privés et publics.
Elles façonneront, formateront alors une élite anglophone, s'exprimant de façon unique en anglais dans les relations internationales et au sein des états-majors des entreprises, avec comme conséquence directe de constituer une élite qui serait déconnectée encore plus de l'ensemble des autres Français ; on assisterait à la création d'un pays proche du modèle de Metropolis avec une élite, en fait une oligarchie, dominant l’ensemble des autres travailleurs. On retrouverait l’opposition soutenue dans les entreprises par Taylor entre "ceux qui pensent" (s’exprimant en anglais) et "ceux qui font" (les mauvais locuteurs en anglais).
Enseigner totalement en anglais dans les établissements d'enseignement supérieur français ajouterait donc dans la société française une deuxième fracture à celle déjà trop apparente des revenus. Cette nouvelle déclinaison de l’identité française, en niant la langue française, est ahurissante d’absurdité dans un monde qui est de plus en plus multilingue et multipolaire. Il est grand temps de se mobiliser avant que l'université ne suive les initiatives prises par les grandes écoles qui participent à la destruction du corps social en parfaite bonne conscience. N’assistons nous pas déjà à l’émergence d’un nouveau critère de jugement dans les commissions de recrutement universitaire : « la capacité à faire cours en anglais », qui a peu à voir avec les capacités intrinsèques disciplinaires d’un futur universitaire ?
N’assistons-nous pas déjà à l’obligation faite par des responsables de cycles universitaires d’imposer dans les services statutaires des enseignants des cours en anglais ? N’assistons-nous pas déjà à l’exclusion des revues scientifiques en français de la nomenclature des revues cotées dans les procédures d’évaluation menée par l’AERES, le CNRS ou le CNU ? La défense de la langue française a fait long feu dans l’élite intellectuelle française par snobisme et dans la société française par indifférence parce qu’elle se centrait sur la finalité de la langue et son contenu culturel. Tout ce discours aurait dû pourtant convaincre tant les arguments en étaient judicieux mais le rêve économique américain était trop prégnant.
Cette fois, les conséquences mêmes qu'aurait une telle politique d’enseignement sur la cohésion de la société française ne peuvent laisser indifférent. Voulons-nous, comme universitaires, adhérer à cette fracture attendue de la société française qui repose encore une fois sur les privilèges de l’argent pour acquérir une totale maîtrise de la langue anglaise dès le plus jeune âge ou participer à un véritable sursaut? Prononcer des discours comme celui de Caen, lors de la campagne présidentielle, en faveur de la langue française et laisser ensuite tous les acteurs de l’enseignement supérieur en saper les fondements relèvent, disons-le, d’un cynisme inacceptable. Autonomesup se bat, et continuera à se battre, pour défendre la place du Français dans le monde comme langue de science, de culture et d’enseignement.
Joël Jallais
Professeur des Universités
Autonomesup : CSEN-FGAF - 4 rue de Trévise - 75009 Paris - Tél. : 01.46.59.01.01
Courriel : autonomesup@free.fr - www.autonomesup.com
Michel Gay, Secrétaire général - Jean-Louis Charlet, Président

Manifestation de la Coalition "Québec français"
Plus de 150 personnes de la Coalition "Québec français" s'étaient donné rendez-vous à Gatineau samedi 5 juin pour manifester contre les pratiques prédatrices d'entreprises étrangères qui viennent solliciter le marché québécois et y faire des profits sans respecter l'environnement linguistique du Québec.
"Le Québec est français et les entreprises qui veulent y faire des affaires en français sont les bienvenues. Les autres n'ont pas leur place", ont martelé les manifestants. La manifestation ciblait cette fois-ci deux entreprises dont les noms n'ont rien à faire au Québec : Sleep Country et Bulk Barn. La Coalition "Québec français" en était à sa deuxième manifestation devant Sleep Country. Les manifestants ont résolument l'intention d'accroître leurs moyens de pression tant que ces entreprises n'auront pas compris que le Québec est français.
Ils ont aussi profité de l'occasion pour dénoncer les mesures anglicisantes du gouvernement du Québec dans le domaine de l'éducation : "Nous dénonçons le gouvernement du Québec qui s'apprête à écraser et à soumettre toute la nation québécoise au dictat de la Cour suprême de l'autre nation, le Canada, en adoptant une loi odieuse, la loi 103, qui consacrera l'existence des écoles passerelles en rendant légal aux enfants de parents riches, à leurs frères et sœurs et tous leurs descendants l'accès à l'école anglaise au Québec", de déclarer le président d'Impératif français, Jean-Paul Perreault, avant d'ajouter, "pire, à sa façon, le gouvernement du Québec, par cette odieuse loi de l'arbitraire, légalise hypocritement une pratique qui financera les écoles privées non subventionnées en obligeant les élèves à les fréquenter au moins trois ans pour pouvoir contourner la Charte de la langue française. Tout un cadeau que la manipulation politicienne du gouvernement s'apprête à offrir aux écoles passerelles! "
et président du Mouvement Impératif français

L'IFRI (Institut "Français" des Relations Internationales)
ne fait plus de conférences en français à Bruxelles !
Témoignage d'une italienne francophone, ayant occupé de hautes fonctions à la Commission.
J’ai fréquenté, depuis quelques années, les conférences-débat de l’IFRI à Bruxelles. Au début elles étaient toujours en français, ensuite il y eut de temps à autre des conférences en anglais, lorsque le conférencier ne dominait pas assez le français. Maintenant on en est arrivé à l’extravagance de faire donner les conférences en anglais aux Français et aux francophones dont l’anglais est souvent mauvais, parfois incompréhensible. En tout cas, même si les conférenciers francophones pouvaient s’exprimer dans un excellent anglais, cette forme de servitude d’un institut français à l’anglophonie est tout simplement suicidaire pour la culture européenne dans son ensemble. En fait, l’imposition de l’anglais nous transforme tous en des "demi-illetrés" qui ne peuvent pas s’exprimer convenablement en ayant à l’esprit leurs points de repère et tout le bagage que des siècles de civilisation nous ont laissé en héritage.
La réponse de l’IFRI est absurde parce que le français est la langue véhiculaire, de très loin, la plus importante de Bruxelles. Cette forme de dégradation du français constitue un grave manque de respect de l’identité linguistique et culturelle et elle est vexante non seulement pour les Français et les francophones mais pour toute la civilisation néo-latine, j’en suis personnellement outrée.
P.S. les conférences de l’IFRI à Bruxelles ne disposent jamais d’une interprétation simultanée.
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To the attention of Mrs CAMPOGRANDE
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Programme Energie/Ifri Energy Program |
Thursday, May 20th, 2010, 9:00 am to 11:30 am Conseil Central de l'Economie - Avenue de |
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with the participation of :
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Mrs CAMPOGRANDE [ ] Will participate [ ] Will not participate Position : Company : Phone : Fax : Will be represented by :
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Institut français des relations internationales |
Le 11ème arrondissement de Paris bêle sa bêtise anglomane - Dunkerque Ville durable ! - Bertrand Tavernier retrouve "la beauté de la langue française" - "Le retour du Général" par Benoît Duteurtre _________________________________________________________________________________
Le 11ème arrondissement de Paris bêle sa bêtise anglomane.
Le nouveau maire du 11ème, Patrick Bloche, se dit : "nous sommes progressistes, Barack Obama

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Dunkerque Ville durable ! : Pour Dunkerque une conférence internationale semble devoir s'afficher et sans doute se tenir dans la langue unique ne préservant la diversité des langues et des cultures

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Bertrand Tavernier retrouve "la beauté de la langue française" (France Info - 17 mai 2010)
Le cinéaste français Bertrand Tavernier est en compétition au festival de Cannes avec son nouveau film, "La princesse de Montpensier", présenté hier soir et plutôt bien accueilli.
Il nous plonge dans la France du XVIème siècle et explique que ce qui l’a poussé à aller aussi loin dans le temps vient de "la beauté des personnages... et donc la possibilité de faire une histoire d’amour très française." Après avoir "pensé en anglais pendant deux ans", le cinéaste avait "envie de me frotter à la beauté de la langue française"
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"Le retour du Général" par Benoît Duteurtre (Fayard, 219 pages, 17,90 €)

Livre drôle et délicieux. Et que je crois utile y compris dans sa très grande sensibilité au problème de la langue française, alors que ce n’est qu’un aspect de cet ouvrage plein à la fois d’un pessimisme noir et d’un espoir flamboyant et fou.
Puissance terriblement écrasante de l’Empire. Mais Wallonie et Afrique francophone, voire immigrés algériens, qui peuvent être (re)gagnés.
Sursaut toujours possible entraîné par les "anciens" transmetteurs de flamme, qu’une étincelle peut provoquer, tel l’œuf mayonnaise, ou encore le vieil écrivain qui est en contact permanent avec le fantôme du Général et qui, sur le vieux banc, malgré une police soupçonneuse, conte aux enfants barbarisés, boborythmés et borborygmés, qui s’attroupent autour de lui, de vieilles histoires de France, de langue, et de civilisation . Albert Salon.
Quelques extraits concernant la langue.
Nous survolons rapidement l'actualité internationale puis nous voici revenus dans le monde enchanté du basket, avant de passer au tournoi de tennis qui s'est clôturé sur une nouvelle victoire de Rodjeure Fédéraire.
Je me demande pourquoi le présentateur accomplit de tels efforts pour prononcer «Rodjeure» à l'anglaise alors que ce brave garçon (Roger Fédérer) est suisse et que je l'ai vu se désigner lui-même, dans un documentaire, en disant «Roger», à la française. Il a grandi dans un pays où Roger se prononce Roger mais certainement pas Rodjeure ; et je ne puis m'empêcher de voir dans cette énergie militante du journaliste à répéter «Rodjeure» une discrète manifestation de cette haine de soi selon laquelle tout ce qui sonne français est ringard et tout ce qui sonne anglo-américain est moderne. Roger a quelque chose de beauf, de tonton flingueur. «Rodjeure», c'est autre chose qui colle au temps du commerce mondialisé. «Rodjeure» ne tire pas le Suisse vers la France (ce vieux pays colonial et dominateur) ; il rend le champion au monde des champions où chacun parle la langue des champions. Mieux vaut donc angliciser ce prénom - quand bien même on prononce le nom de famille avec un accent français, ce qui est incohérent ; mais la langue des esclaves qui imitent leurs maîtres est souvent un peu bancale. (pages 103-104)
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La fillette rousse s'inquiéta d'un détail :
Pourkoi seulman lai zom ?
Sa copine affirma avec assurance :
Lai famé avé droa 2 rien. Se ma mère kim la di !
Le monsieur sourit avant de répondre :
Mademoiselle, lorsqu'on disait «les hommes», en bon français (avant la loi de Révision du langage), cela incluait les hommes et les femmes. Je vous rappelle d'ailleurs que le masculin l'emporte sur le féminin !
À ces mots, un éclat de rire fusa du groupe d'écoliers qui, malgré leur inscription au first master de la Nike School, n'avaient jamais entendu cette règle étonnante - sauf peut-être en histoire, dans le chapitre consacré à l'abolition des discriminations sexistes. Le plus sérieux de la bande, qui suivait l'option School Text du programme officiel (quand la plupart de ses camarades préféraient l'option School Game), opposa une remarque au vieux philosophe [...] (page 190)
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Une sirène hurla au bout de la rue. Un char approchait à petite vitesse. Attirés par le bruit, les enfants tournèrent la tête.
Merci, lé flik ! s'exclama l'un des garçons.
Et alors, vous ne faites rien de mal ? dit le vieux fou.
Quand le véhicule s'arrêta devant le groupe et qu'on vit en descendre quatre policiers en tenue de combat portant l'inscription : «Veolia Police Département (Page 190)», il apparut effectivement que le seul suspect était le monsieur lui-même. Tout en s'approchant, l'adjudant releva ses lunettes à infrarouges :
Vou fet kôa ici, à parlé au jeun's ? Savé pa k'sé interdi ?
Le monsieur se tourna vers les adolescents pour expliquer :
De mon temps, la police ne dépendait pas d'entreprises comme Veolia. C'était un service public censé faire respecter la même loi pour tout le monde, et dans tout le pays. (page 200)

Les catholiques qui ont tapé www.etpourquoipasmoi.org/, plus généralement les lecteurs du "Parisien" du mardi 20 avril 2010, ont découvert une publicité "soutenue par la Conférence des évêques de France", incitant au recrutement de prêtres. Sur la page d’accueil donnant accès à divers textes épiscopaux, un charmant jeune homme porte au revers de sa veste verte, au lieu d’une croix, un macaron proclamant Jesus is my boss, commenté par les mots Why not ? qui s'étalent sur sa poitrine. L’auteur de cette surprenante image réalisée pour la Journée mondiale de prière pour les vocations du 25 avril est l’agence de communication Bayard Service. Le chevalier sans peur et sans reproche serait-il de l’avis d’un ministre qui déclara en 1997 : "l’anglais n’est plus une langue étrangère en France" ? Aurait-il pris sur lui de substituer à la langue universelle de l’Église la langue prétendument universelle des affaires ?
Les associations soussignées osent espérer que les évêques de France, dont on connaît le souci de n’utiliser dans les offices de l’église qu’une langue vernaculaire intelligible par tous les fidèles, auront à cœur de prier leur "webmaster" (sitemestre) de réparer cette bévue.
D’autant plus que l’Église de France est concordataire, donc officielle, en Alsace et Moselle, et doit y respecter la Constitution : "La langue de la République est le français".
Le Dieu des chrétiens ou celui des musulmans imaginez aussi "Allah is my boss" - dégradé au statut de "boss", vous paraît-il vraiment, dans cette défroque, plus apte à attirer davantage de "vocations sacerdotales et religieuses" ? Avec des prophètes devenus DRH ?
Les jeunes que vous visez là, voyant l’Église considérer que chez nous le français n’est plus à la page et doit céder la place à l’anglais, ne risquent-ils pas d’appliquer la "modernité" - pourtant soumise à question par le Pape ! - aussi au corps et à l’esprit de la tradition et des dogmes catholiques ? Et, dans cette veine, de vous demander de vrais emplois, avec des rémunérations fixes confortables, des primes et boni, des "stock options", des avantages en nature, des voitures avec chauffeurs, l’abandon des vœux de chasteté, des crèches (au sens actuel) pour leurs enfants auxquels ils ne sauraient alors renoncer
Nous sommes persuadés que ce qui nous paraît être une malheureuse erreur de "Qom" (communication) ne saurait être que condamnée et promptement réparée par la Conférence des Évêques de France, sans qu’icelle, et d’autres personnes concernées et consternées, aient besoin d’en appeler au Vatican.
A l’initiative d’ALF, 6 autres associations ont signé la lettre qui a fourni la matière de cet éditorial :
Alliance Champlain (Nouméa, NC) : président Daniel Miroux
Avenir de la langue française (ALF) : président Albert Salon
Ass. France-Univers pour la promotion de la culture française : présidente Jacqueline Mourlet
Cercle littéraire des Écrivains cheminots (CLEC) : président Raymond Besson
Éditions ANDAS (Bourg-la-Reine) : directeur Dominique Daguet
Forum francophone international (FFI-France) : président Albert Salon
Impératif français (Québec) : président Jean-Paul Perreault
Institut André Busnel (IAB) : président Jean-Pierre Busnel
On peut en outre regretter le côté très "Ponce Pilate" de la réponse du 3 mai 2010 de Mgr Antoine Hérouard à notre protestation. En gros il se "lave les mains" de toute responsabilité en la matière, se justifiant comme un vulgaire vendeur de lessive : "[...] On peut certes regretter que le slogan et la question soient formulés en anglais, comme vous le faites remarquer (et non en latin classique !), mais c'est simplement le fait de la culture dans laquelle baignent les jeunes de cet âge auxquels la campagne entend s'adosser. Et de cela l'Église n'est pas responsable... "
En bref pour attirer les djeunes nous sommes prêts à toutes les bassesses, contribuant ainsi à leur faire croire que tout le monde doit s'adresser à eux en anglo-américain. [MAR]

Mais la bourse de Paris, devenue Euronext après s'être fédérée avec d'autres bourses européennes, s'est entre-temps vendue aux Américains du Nasdaq, malgré, ou peut-être à cause, d'un certain succès. Je ne connais pas les secrets de ces négociations et ai oublié la raison pour laquelle Euronext « devait » se vendre. Ses actionnaires (les banques françaises ?) n'auraient pas résisté à la tentation d'une bonne affaire. Ils ont refusé une offre de la bourse allemande qui laissait moins d'autonomie à la bourse de Paris que les Américains : cinq sièges sur 12 au conseil d'administration et la promesse de garder un centre de décision européen.
Vu de Casablanca, l'esprit de tout cela n'a pas été respecté car le centre de décision "européen" est maintenant à Londres et non plus à Paris, les cadres francophones ont disparu, et la bourse de Casablanca doit embaucher des Marocains ayant un bon niveau d'anglais pour la suite des contacts techniques avec Euronext, devenu le bureau londonien de décideurs américains.
Vu de Paris cette fois, on souvient du tollé qu'avait déclenché le déplacement du centre technique de Paris vers une implantation anglaise proche de Londres « pour gagner quelques millisecondes » dans l'envoi des ordres à cette place. On ajoutait que la souplesse du droit du travail anglais avait dû également jouer un rôle. Et il fallait être proche de Londres parce que c'est là qu'il y a les investisseurs, auxquels la Grande Bretagne a accordé un régime fiscal privilégié, notamment pour les étrangers.
Un libéral pur et dur nous dira que ce qui compte est que les différentes bourses citées fonctionnent bien. Il dira que la France ne fait que payer la rigidité excessive de son marché du travail et le poids de sa fiscalité, et il se félicitera de « cette concurrence des systèmes » qui devrait faire réfléchir les Français. Le libéral ajoutera que l'anglicisation d'un groupe d'employés d'un pays francophone et de spécialistes français (ou leur remplacement par des Anglais ou des Américains) n'est en soi ni un bien ni un mal et ne fait qu'illustrer la supériorité du système économique anglo-saxon. Enfin il nous expliquera que la plus-value faite par les actionnaires français d'Euronext justifie le tout, et sera à son tour utilisée rationnellement.
Peut-être. Mais ce n'est pas ainsi que le libéralisme gagnera les coeurs et l'opinion. D'autant que, même en restant sur un plan économique, cela érode le privilège linguistique dont bénéficient les entreprises françaises au Maghreb, et pas seulement les entreprises, puisque les universités, les écoles et les enseignants français en bénéficient également. Rappelons l'importance de l'industrie de la langue pour l'Angleterre qui voit arriver chez elle chaque année des centaines de milliers de jeunes Européens venus apprendre l'anglais. L’avantage se chiffre en milliards. De même que les économies pour les hommes d'affaires britanniques à Bruxelles. Bref, séparer langue et économie comme le font beaucoup de responsables français n'est pas toujours pertinent, et penser que "les autres" le font est parfois naïf.
Par ailleurs, cette analyse purement économique n'épuise pas la question. Par exemple passer du français à l'anglais comme seconde langue est une revendication de beaucoup d'islamistes... Mais c'est un autre débat.

Voilà qui est bien clair. Qu'on se le dise : les élus locaux se considèrent désormais comme étant "avant tout des commerciaux". Et on le sait bien, l'anglais (de bazar comme il se doit) est la langue des commerciaux. CQFD.
Comme je l'écrivais en septembre dernier à propos de la déferlante anglomaniaque : "Quant au pouvoir politique, convaincu depuis longtemps par l'idéologie néolibérale de la nécessité de son effacement et de sa soumission aux sacro-saintes lois des marchés, apparemment partagé entre la résignation, l'indifférence et le sentiment de sa propre impuissance, il n'est, en réalité, pas le dernier à prêter la main aux fossoyeurs de la "langue de la République" (article 2 de la Constitution française). Cela est vrai au niveau de l'État, certes, mais peut-être plus encore à celui des administrations publiques territoriales, elles aussi parties, comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire à maintes reprises - du fait notamment de l'affaiblissement constant, spectaculaire, de l'État - à la conquête du monde".
Sur place, sur la Canebière, la nouvelle a tout de même suscité nombre de commentaires moqueurs.
On en trouvera quelques exemples sur le site : laprovence.com

Impératif français lance la campagne "Moi, je parle français" au Québec
pour valoriser le français comme langue d'usage commune campagne pour valoriser le français comme langue commune
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Jesus is my boss (sic !) c'est le slogan de la campagne de communication du Service National des Vocations de l'Eglise Catholique. On savait que l'église catholique avait perdu son latin mais on ne savait pas que Jésus avait perdu son accent et qu'il était "anglais". Bel exemple de ce que la crétinerie publicitaire peut faire accepter à des institutions respectables pour leur faire croire à la modernité du concept...
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Brice Hortefeux, ministre de l'Intérieur a mis en place une "task force" pour expliquer la réforme sur le terrain [réforme des collectivités locales]. Il avait déjà une task force depuis novembre 2009, il lui en fallait une autre toujours in inglche pour faire branché. Sans doute une nouvelle avancée de l'identité nationale...
Signalons-lui les équivalents proposés par Délégation générale à la langue française (DGLF) qui dépend du ministère de la Culture : Force opérationnelle ou groupe d'intervention semblent les plus appropriés pour ce ministre qui semble préférer les anglo-saxons aux auvergnats.

Lettre ouverte aux parents et aux jeunes par Christian Tremblay
Si, à l'OEP [Observatoire européen du plurilinguisme], nous avions un peu l'esprit "marketing" ou "mercatique", et recourions aux messages agressifs que nous subissons à longueur de journée, nous dirions aux parents : "Donnez un avantage concurrentiel à vos enfants : choisissez le plurilinguisme !"
Il y a des moments où la provocation a du bon. Il faut tout simplement ouvrir les yeux. Pendant que Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier Ministre, mandaté par le Président de la République, caracole pour défendre le français dans les instances internationales, certains ministres ou anciens ministres, comme Valérie Pécresse ou Rachida Dati, recommandent le repli en bon ordre au nom de la modernité sous la forme d'un bilinguisme franco-anglais qui devrait être la nouvelle langue nationale de la France. C'est une manière de réinventer la Ligne Maginot et de rejouer la dernière guerre. Face à ces attitudes dénuées de toute perspective et d'ambition, nous préférons regarder les réalités.
Pendant qu'en Europe on préconise dans les instances européennes, auxquelles les gouvernements nationaux sont censés participer (nous nous demandons d'ailleurs la portée des engagements pris par les gouvernements quand ils signent une résolution du Conseil des ministres européens), non seulement la maîtrise de deux langues au moins, en plus de la langue maternelle, et la diversification de l'apprentissage des langues dès le plus jeune âge, dans les pays anglo-saxons, l'enseignement des langues étrangères est en régression. La langue anglaise perçue comme offrant la domination sur le reste du monde, la connaissance des autres langues et des autres cultures n'y est pas considérée comme quelque chose d'important, dans un monde pourtant de plus en plus multipolaire et multiculturel.
Sur un marché du travail largement mondialisé, si un jeune Européen n'est pas un "native", le fait de ne posséder que sa langue maternelle autochtone (le français, l'allemand, l'italien, le polonais, etc. sont des langues autochtones) et l'anglais le place immédiatement dans une situation d'infériorité face à un "native". En revanche, si le jeune Européen possède outre sa langue maternelle, une autre grande langue, et l'anglais certes, mais aussi, s'il est particulièrement courageux, une troisième langue, peut-être plus rare, alors là, il prend un avantage indiscutable sur le "native".
Donc, suivant en cela des rapports très officiels d'origine britanniques, mais qui font l'effet d'une goutte d'eau sur le plumage d'un volatile, nous disons à nos amis britanniques : désolidarisez-vous de cette dérive monolingue du monde anglo-saxon qui est une fermeture dramatique au monde, une forme d'obscurantisme dangereux.
Mais nous disons aux familles européennes : prenez la question des langues au sérieux ! N'écoutez pas ceux qui se croient modernes et qui militent dans les conseils d'écoles pour la généralisation de l'anglais dès l'école maternelle. Réfléchissez et démarquez-vous d'une opinion répandue qui mène des générations de jeunes dans une impasse.
Donnez un avantage concurrentiel à vos enfants : choisissez le plurilinguisme !

Be the revolution of you _ Re-Invent Yourself with Nike Air Max 90
Une fois de plus Nike joue le rôle d'avant garde colonisatrice, en s'adressant à ses clients, actuels ou éventuels, entièrement dans la langue coloniale (l'anglo-américain) avec de minuscules et grotesques traductions pour faire semblant de respecter la loi.
Nike vous méprise, méprisez-le : n'achetez aucun produit de cette marque tant qu'elle ne respectera pas notre pays et ses citoyens.



Elles ont, avec l’approbation massive du public de quelque 240 personnes, démasqué et dénoncé l’offensive de grande envergure menée depuis des années par les "élites" dominantes de droite, de gauche et du centre, contre nos langues, la Francophonie et la diversité culturelle dans toute l’Europe et dans le monde. Dans l’enseignement, les universités, la recherche, la chanson, les entreprises, le cinéma, les media audio-visuels, et dans l’utilisation de l’Union européenne comme fourrier de la langue et des intérêts anglo-saxons sur le continent et en Afrique.
Nos associations constatent que, dans le cas de la France, ces évolutions tendent - au nom du "mondialisme" ou "globalization" - à une nouvelle mutation linguistique vassalisante vers l’anglo-américain.
Elles estiment que cette mutation forcée, subreptice, mais d’une ampleur impressionnante, dessert les vrais intérêts de la France, de ses voisins, et de leurs peuples au premier chef, et qu’elle justifie que la Nation puisse en prendre une pleine conscience, et s’exprimer à ce sujet d’intérêt vital dans un grand débat national.
Les 16 associations demandent donc au Gouvernement français, avec l’accord du public présent, d’organiser des :
Paris, le 30 mars 2010 [voir la vidéo de la conférence de presse]
Voir également les entretiens lors du Salon du Livre avec Volker Schlöndorff (4'51), Françoise Xenakis (4'12) et Édouard Molinaro (3'36) au sujet de la langue française (propos recueillis par Laura Lebeau)
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Appel préliminaire
Les associations se réjouissent de voir, en mars, le français et la Francophonie à la une de quelques médias : 40ème anniversaire du traité de Niamey, Semaine de la Langue française et prochaine inauguration par Nicolas Sarkozy et Abdou Diouf de la Maison de la Francophonie dont la date reste à fixer.
Mais nos associations constatent que :
- l’enseignement "d’une langue étrangère" dès les petites classes - en pratique du seul anglais - est imposé aux enfants de France ;
- l’enseignement secondaire offre de moins en moins d’autres langues que celle du dollar ;
- l’enseignement supérieur français s’anglo-américanise, à un rythme accéléré depuis quelques années ;
- les pressions se multiplient depuis vingt ans sur nos chercheurs pour faire de l’américain la seule langue de leurs publications et colloques en France, les mettant ainsi à la remorque et sous la coupe de la recherche et de gros intérêts anglo-saxons ;
- la chanson en anglais noie de plus en plus les artistes qui chantent en français, jusque dans les concours et prix nationaux, seul le rap restant à peu près francophone ;
- les armées de terre, de mer, de l’air, des pays européens, au nom de l’inter-opérabilité des forces OTAN, emploient l’anglo-américain jusque chez elles entre nationaux ;
- les grandes entreprises "mondialisées" imposent, en France et ailleurs, l’anglais comme langue des logiciels et de la communication avec leurs cadres, malgré les réactions, enfin renforcées, des salariés et de leurs syndicats ;
- les chaînes de télévision privées et publiques privilégient, aux "JT" du soir, la présentation-promotion (payée ?) de films américains dans de longs entretiens avec des acteurs et réalisateurs anglo-saxons; les affiches de films en anglais n’étant plus guère traduites ;
- la protection juridique du français assurée depuis 1994 (loi Toubon) est sans cesse rognée par trop de ses gardiens, jusque dans ses aspects de protection du consommateur, au mépris du principe de précaution ;
- le réseau encore magnifique d’écoles françaises, d’instituts, centres culturels, alliances françaises, d’extension mondiale et de haute qualité, perd constamment de ses ressources d’État depuis plus de 20 ans, alors qu’il est un remarquable vecteur d’influence de la France ;
- la Francophonie organisée (OIF) stagne en fait depuis 10 ans, sans impulsion politique et sans croissance réelle des moyens de sa coopération multilatérale et de ses actions de solidarité. Symbole révélateur : son drapeau est inconnu parce qu’occulté
- l’Union européenne est devenue en fait le fourrier zélé de la langue et des intérêts anglo-américains jusque dans ses relations avec les pays francophones africains, et plus encore avec ses membres européens et leurs ministères, obligés de traiter en anglais les documents de travail, alors qu’ils devraient avoir le courage de les renvoyer à Bruxelles, en application des textes fondateurs de l’UE.

Nos associations constatent que, dans le cas de la France, ces évolutions équivalent - au nom du "mondialisme" ou "globalization" - à une nouvelle mutation linguistique vassalisante, beaucoup plus rapide que ne le fut en Gaule le passage pluriséculaire des langues celtiques au latin.
Elles estiment que cette mutation forcée, d’une ampleur impressionnante, dessert les vrais intérêts de la France, et de ses voisins, et qu’elle mérite que la Nation puisse en prendre une pleine conscience, et s’exprimer à ce sujet d’intérêt vital dans un grand débat national.
Nos associations demandent donc au Gouvernement d’organiser des "États généraux de la langue française et de la Francophonie". Elles souhaitent que soient clarifiées d’urgence chez nous les places du français et des autres langues.
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* Associations organisatrices :
Alliance Champlain, Nouméa, Nouvelle-Calédonie - www.alliance-champlain.asso.nc
Association Francophonie Avenir (AFRAV), 2811 chemin de Saint-Paul - 30129 Manduel www.francophonie-avenir.com
Association internationale francophone des Aînés (AIFA-France) - AG2R, 35 bd Brune - 75014 Paris
Association pour la Promotion de la francophonie en Flandre (APFF), Spreeuwenlaan 12 - 8420 De Haan - Belgique - www.francophonie.be/ndf
Association pour la sauvegarde et l’expansion de la langue française (ASSELAF) 22 rue François Miron - 75004 Paris http://asselaf.fr/
Avenir de la langue française (ALF), 34 bis rue de Picpus - 75012 Paris - www.avenir-langue-francaise.fr
Cercle littéraire des écrivains cheminots (CLEC) - http://clec.uaicf.asso.fr
Comité du 9 mars 2009 (syndicats-associations, pour le droit des travailleurs de travailler dans leurs langues nationales (en France : ALF 34bis rue de Picpus)
Défense de la langue française (DLF) 222 avenue de Versailles - 75016 Paris ; www.langue-francaise.org
Forum francophone international France (FFI-France) - 34 bis rue de Picpus - 75012 Paris
Institut Culture, Economie et Géopolitique (ICEG) 2 rue Paul Appell, 75012 Paris www.asso-iceg.fr
Impératif français, Québec
Le Français en Partage (LFP), 25 bd Arago - 75013 Paris - http://lefrancaisenpartage.blogspot.com
Respublicanova, Paris www.respublicanova.fr et www.jeuneciceron.fr

L’Alliance francophone, présidée par Jean Guion, a tenu le 20 mars 2010 son Assemblée Générale à Paris et confirmé ses orientations principales dont la création d'un visa francophone. Son Président-fondateur a été Pierre Messmer ancien Premier Ministre, les actuels présidents d’honneur sont Stéphane Hessel et Cheick Modibo Diarra ceux-ci prenant la suite de Maurice Druon. Les résolutions adoptées rejoignent et précisent sur certains points : notamment sur le visa francophone les propositions formulées depuis vingt ans par ALF et d’autres associations de promotion du français et de la Francophonie telles FFI-France, ASSELAF, AFRAV, groupe Phénix [AS]
Les membres de l'Assemblée Générale de l'Alliance Francophone réunis le 20 mars à Paris ont adopté 7 résolutions :
estimant que la liberté de circuler est un élément fondamental du développement de la Francophonie, renouvelle son souhait de voir cette liberté facilitée et réaffirme sa volonté de voir réaliser son projet de "visa francophone" qui permettra une circulation plus aisée et plus digne des créateurs francophones de richesses culturelles et économiques dans leur espace,
estimant que l'apprentissage de la langue française n'est plus satisfaisant, souhaite que tout soit mis en œuvre pour que les professeurs de français puissent disposer, rapidement, de nouveaux moyens afin d'être en mesure de donner aux élèves le goût de cette langue de culture,
estimant que la langue française est particulièrement maltraitée dans les médias et la publicité, demande à Alain Joyandet, secrétaire d'État chargé de la coopération et de la francophonie, d'accentuer fermement la lutte contre les anglicismes,
estimant que les hommes politiques, artistes, journalistes, et plus largement ceux qui s'expriment à longueur de journée, en particulier à la télévision, adoptent un laisser aller coupable en ne parlant plus un français correct qui permet de les comprendre, leur demandent de prendre conscience de leur exemplarité et de se ressaisir,
estimant que la défense des valeurs humanistes véhiculées par le français dans l'espace francophone, et en dehors de celui-ci, est de plus en plus nécessaire, demande à l'OIF d'être plus directive et plus audible dans ses prises de position quand ces valeurs sont remises en question,
estimant que le français reste et demeure une langue de liberté, l'Alliance Francophone réaffirme son soutien à tous ceux qui luttent pour vivre libres et dignes en Palestine, en Birmanie, à Cuba, en Chine, et plus généralement partout où les peuples sont bâillonnés,
estimant que le français ne doit pas être l'apanage d'une élite, l'Alliance Francophone souligne l'importance qu'il y a à promouvoir, par des mesures concrètes, les vecteurs populaires tels que la chanson, la poésie, le sport, la mode et tout ce qui fait "l'art de vivre francophone".
(voir le site de l'Alliance francophone)

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[ Samedi 20 mars, 14h56 - Reuters] Le président Nicolas Sarkozy a exhorté samedi les pays de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) à faire de celle-ci une arme internationale contre le "monolinguisme" et la "monoculture" du monde anglo-saxon.
Lors d'une réception à l'Élysée à l'occasion de la journée internationale de la Francophonie et du 40e anniversaire de l'OIF, il a également plaidé pour une transformation de cette organisation en bras politique des pays francophones.
"Défendre notre langue, défendre les valeurs qu'elle porte, c'est au fond se battre pour la diversité culturelle de notre monde", a déclaré le chef de l'État français. "Le problème n'est pas l'anglais, le problème c'est le monolinguisme, c'est le prêt-à-porter culturel, c'est l'uniformité."
"En défendant le français, vous défendez toutes les identités culturelles du monde", a-t-il ajouté. "Si on cède sur le français, c'est qu'on cèdera sur toutes les autres cultures et toutes les autres langues du monde."
Il a rappelé qu'un pays membre de l'ONU sur trois était aujourd'hui membre de l'OIF ou observateur et qu'il y avait 200 millions de francophones de par le monde.
Nicolas Sarkozy a déploré le "complexe" d'une francophonie qui serait "la seule à ignorer sa force".
"Il faut que nous changions (...) notre façon de voir les choses. Nous ne sommes pas dans une forteresse assiégée", a poursuivi le président français.
Il a souhaité que l'OIF rassemble derrière sa bannière tous ceux qui se sentent menacés par l'"aplatissement du monde" et porte des combats politiques comme la réforme de la gouvernance internationale, la lutte contre les changements climatiques, la réforme de l'Onu, le développement, etc.
"A quoi cela servirait-il d'avoir des valeurs communes si nous ne transformions pas cette adhésion (...) en prise de positions politiques ?" a-t-il fait valoir. "Je vous garantis qu'à ce moment-là, on ne sera pas un sur trois à l'Onu, on sera beaucoup plus forts."
"INTRANSIGEANCE FRANCOPHONE"
Nicolas Sarkozy a égratigné au passage l'"espèce de snobisme" des diplomates français "qui sont tellement heureux de parler anglais". "La francophonie est pour la diplomatie française une priorité. Encore faudrait-il que tous les diplomates français y croient", a-t-il déclaré.
Il a invité les dirigeants des pays de l'OIF à défendre le statut de langue de travail du français dans les organisations internationales et exhorté leurs représentants à y être les "ambassadeurs de l'intransigeance francophone".
"Ça ne veut pas dire qu'on n'aime pas les autres", a précisé le président français, qui a rejeté toute idée de "fâcherie" entre francophones et anglophones et estimé qu'une telle opposition n'avait pas beaucoup de sens au plan politique.
Il a précisé qu'il inviterait le Premier ministre britannique au prochain sommet France-Afrique, fin mai à Nice, de même qu'il a été le premier président français invité, fin novembre dernier, à un sommet du Commonwealth, à Trinidad.
Mais il a averti qu'une "toute petite concession" sur le statut de langue internationale du français en entraînerait d'autres, "sur la pente fatale de l'abandon".
"Pour moi, il est inacceptable que des contingents de l'ONU déployés dans les pays francophones ne comprennent pas un mot de notre langue. Comment peut-on faire un travail efficace dans ces conditions ?", a-t-il souligné.
Nicolas Sarkozy a également estimé que l'OIF devrait être présente en tant que telle lors de la conférence internationale sur la reconstruction d'Haïti, le 31 mars à New York. "J'aurai l'occasion d'ailleurs d'expliquer cette exigence lors de mon voyage aux Etats-Unis d'ici dix jours", a-t-il dit. (...)
L’anglais devient l’espéranto de l’UE - par Jean Quatremer ( Libération - 17 mars 2010)
article inquiétant sur la place croissante de l'anglais dans les institutions européennes (y compris à Strasbourg !) Et la démission concommittante des élites françaises sur cette Question.
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Le français, ce chef-d'œuvre en péril - par Natacha Polony (Le Figaro - 17 mars 2010)
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Le combat héroïque du français pour rester une langue des affaires - par Jean-Pierre Robin (Le Figaro - 15 mars 2010)
article intéressant sur le travail des commissions de terminologie, notamment celle du ministère des finances.
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La France se prépare à un afflux d'étudiants étrangers - par Marie-Estelle Pech (Le Figaro - 12 mars 2010)

à côté de cet article figurait la demande présentée par Pierre Tapie, président de la Conférence des grandes écoles et Directeur général de l'ESSEC, de voir aménager, voire abroger la loi Toubon (Polémique en vue sur des cursus 100 % en anglais) Comme on nous explique que la plupart des écoles de commerce délivrent d’ores et déjà à 100% en anglais leur enseignement pour les dernières années d’études, on ne comprend pas pourquoi la loi Toubon est gênante Sans doute s’agit-il d’un dernier reste de légalisme et de mauvaise conscience ???
On nous dit aussi que l’Inde et la Chine n’ont pas les moyens de répondre aux immenses besoins de formation de leur population et que la France est bien placée pour y répondre, compte tenu de la réputation d’excellence d’une partie au moins de son système d’enseignement supérieur.
Cette situation favorable (demande très forte et offre française de qualité) aurait pu conduire Pierre Tapie, président de la Conférence des grandes écoles, à jouer les cartes de la France avec sa langue. Eh bien non, il faut selon lui qu’elle les joue avec l’anglais !!! Ce qu’il ne semble pas imaginer, c’est qu’il se condamne à n’être qu’une pâle copie des universités américaines et que les meilleurs étudiants indiens et chinois préféreront toujours l’original à la copie Mais le simple bon sens, l’intelligence stratégique, le sens de l’intérêt national, la dignité . ne sont plus des qualités partagées.
S’agit-il d’un ballon d’essai lancé indirectement par le Gouvernement ? [St. M.]

Victoires de la musique : défaite de la langue française ?
Il y eut alors, bien sûr, quelques voix à se faire entendre pour protester, mais seulement parmi les adultes, voire parmi les "anciens". Pour les adolescents et les jeunes gens, au contraire, cela était parfaitement naturel, cela allait de soi. Le jeune chanteur concerné avait d'ailleurs dû être bien étonné par cette polémique qui, peut-être, lui avait brusquement fait prendre conscience de l'existence d'un autre monde que celui qui lui est familier et dans lequel il évolue en permanence, celui des "jeunes".
Bon prince, il avait du reste bien voulu faire savoir qu'il allait "rajouter quelques lignes en français dans la chanson". N'appartient-il pas, en effet, à une culture musicale "moderne" qui a comme terreau la pop anglo-saxonne et non la (ringarde) chanson française d'autrefois, à textes ? L'énorme fossé entre les générations n'a-t-il pas notamment pour conséquence que le souci de faire valoir un héritage, celui de la langue natale par exemple, est désormais parfaitement étranger à bon nombre de jeunes gens ? La grande, l'immense passion des adolescents et des jeunes gens n'est-elle pas la musique et le rock n'est-il pas devenu leur langage universel ?
L'anglais n'est-il pas considéré par ces musiciens, sauf exception, comme la langue unique du rock et de la pop ? Ce chanteur du Concours Eurovision de la chanson 2008 n'était-il pas, comme bien d'autres participants à ces Victoires de la musique 2010 nés avec l'avènement d'internet et usagers aujourd'hui de ses réseaux sociaux tels Face-book ou MySpace vus dans le monde entier, l'une des figures emblématiques de la "culture jeune", qui fut la matrice de la grande révolution culturelle du dernier tiers du XXème siècle, dont l'une des grandes particularités est son étonnant internationalisme et cosmopolitisme (c'est pourquoi l'attachement à la langue française est, cela saute aux yeux, on ne le souligne pas suffisamment, une fonction croissante de l'âge) ? Il y a bel et bien, désormais, une culture mondiale de la jeunesse, elle est sous hégémonie anglo-saxonne écrasante et ce phénomène est d'une importance considérable (et pas seulement sur le terrain linguistique).
Quant aux médias télévisés, qu'ils soient publics ou privés, financés par des annonceurs dont les jeunes consommateurs sont la cible privilégiée et auxquels ils s'adressent toujours prioritairement, voués, pour des impératifs commerciaux, à la satisfaction des prédilections juvéniles et à l'entretien du culte de la jeunesse, pour qui le style de vie adolescent montre la voie à l'ensemble de la société, en permanence soucieux du "rajeunissement" de leur audience, ils ne peuvent bien évidemment qu'accorder la plus grande "couverture" possible à des événements d'une telle importance.
[Notons dans le palmarès : Album révélation de l’année : Tree of Life de Yodelice (!) et Prix du groupe ou artiste révélation scène de l’année et Album rock de l’année : Izia qui chante en anglais et déclarait il y a peu au Parisien-Aujourd'hui en France : "Le français est réducteur" (sic !)
Comme si le fait que tout le monde se mette à chanter dans la même langue, l'anglo-américain, celle des multinationales, était un signe d'ouverture d'esprit... MAR]

L 'Université (Publique !), de Paris II Panthéon-Assas, connue jusqu'il y a peu pour une forte présence de l'extrême droite, s'associe au journal Le Monde (!) pour lancer une "Job Fair" (sic !) .
Cette foire aux boulots ( tellement plus chic in ingliche !) doit se tenir le 11 mai dans l'ex-Bourse de Paris. Une fois de plus une institution publique, en violation de la Loi, se croit obligée, pour faire moderne, pour faire djeune, de piétiner la langue nationale.
Merci Paris II ! Merci Le Monde ! Une fois de plus les autorités de tutelle sont absentes ou démissionnaires et vive l'autonomie des universités (américanisées) !
Voir la page du site d'Assas et la page de la foire.

La presse s'émeut qu'une chaîne de bouffe rapide (fast-food) ne serve que de la viande Halal ou qu'une publicité contre le tabac semble suggérer des attitudes sexuelles équivoques. Mais qu'une publicité piétine délibérément notre langue (ainsi que la loi) qui est élément très important de l'identité française pour 80 % des français, cela ne choque personne.
Signe que la colonisation mentale a déjà atteint un stade avancé. Le paradoxe de cette affaire est que si l'agence de publicité est bien anglaise Anomaly London, l'entreprise Diesel elle, est italienne !
Il serait peut-être temps que les institutions publiques chargées de faire respecter la loi (DGLFLF, DGCCRF, Ministère de la Culture...) le fassent réellement.

Berlin, 16 février 2010 (AFP)
Le patron de la Deutsche Bahn Rüdiger Grube a écrit au député CSU Ernst Hinsken pour lui assurer que la compagnie allait revoir son vocabulaire, a indiqué Reinhard Boeckh, un porte-parole de DB.
Les mots "hotline" (renseignements téléphoniques), "flyer" (brochure) et "counter" (guichet) seront désormais bannis, tandis que le service "call-a-bike" (location de vélo à la gare) sera assorti d'une explication en allemand, selon M. Boeckh.
En revanche les expressions "Bahn-card" (carte de transport) et "Inter-city" (trains grandes lignes) seront maintenues, a-t-il ajouté.
La députée CDU Erika Steinbach s'est félicitée de ces mesures, estimant que les Allemands étaient par trop confrontés à "une confusion babylonienne" d'anglais et d'allemand - surnommée 'Denglisch' - notamment dans les publicités et les annonces publiques.
Le ministre des Transports, Peter Ramsauer, du parti social-chrétien bavarois (CSU), a récemment interdit le recours aux anglicismes au sein de son ministère, bannissant notamment les "task forces" (groupes de travail), "travel management" (bureau de voyage), et autres "inhouse meetings" (séminaires).
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voir également Raffarin "francophone intransigeant" sur le site de Echos
New-York L'ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a annoncé vendredi son intention de développer une "intransigeance francophone" dans les instances internationales pour lutter contre le recul de l'usage du français malgré son statut de langue de travail.
Dans une conférence de presse au siège de l'ONU, M. Raffarin, représentant personnel du président Nicolas Sarkozy pour la Francophonie, a indiqué s'être entretenu avec le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, "pour défendre la cause du français".
"Le président Sarkozy m'a demandé d'aller dans l'ensemble des organisations internationales et d'assurer ainsi cette présence du français et d'y exprimer, positivement mais en même temps avec fermeté, une certaine intransigeance francophone pour que les règles soient respectées", a-t-il dit.
Il s'agit, a-t-il ajouté, "d'une vraie sensibilisation de fond de l'ONU à un moment où nous avons besoin de réaffirmer que le français, langue officielle, est aussi une des deux langues de travail et que ce n'est pas toujours très visible dans l'exercice quotidien des responsabilités".
L'ONU reconnaît six langues officielles: l'anglais, l'arabe, le chinois, l'espagnol, le français et le russe. Parmi celles-ci, seuls l'anglais et le français sont langues de travail. Cependant, dans la pratique quotidienne, l'anglais exerce une domination sans partage.
Il n'est pas rare de voir des responsables francophones préférer, souvent sous la pression de la presse anglophone, faire des déclarations publiques à l'ONU en anglais, même imparfait, plutôt qu'en français.
Affirmant que son entretien avec M. Ban s'était déroulé entièrement en français, M. Raffarin a dit lui avoir demandé "de faire quelques interventions publiques stratégiques en français" et qu'il avait accepté.
La faiblesse en français de M. Ban en 2006 lors de la campagne pour son poste avait quelque peu gêné la France, qui historiquement avait toujours exigé qu'un candidat puisse s'exprimer en français pour voter pour lui au Conseil de sécurité où elle dispose d'un droit de veto. M. Ban s'en était tiré en promettant de prendre des cours, ce qu'il a fait.
M. Raffarin a également indiqué s'être entretenu avec Alain Le Roy, ancien diplomate français qui dirige le département de maintien de la paix de l'ONU, pour souligner la nécessité que la francophonie soit plus présente dans cette activité.
Alors que 55% des effectifs des opérations de maintien de la paix de l'ONU sont déployés dans des pays francophones, seulement 15 à 16% de ces effectifs sont eux-mêmes francophones, ce qui est "insuffisant", a-t-il dit.
"Les pays francophones veulent se mobiliser" mais se heurtent à des difficultés quand les informations et la formation sont uniquement dispensées en anglais, a-t-il précisé.
M. Raffarin a précisé que sa démarche se faisait en liaison avec Abdou Diouf, président de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), et ne visait pas seulement l'ONU mais aussi d'autres instances internationales comme l'Union européenne.
Nous ne pouvons que nous réjouir que les pouvoirs publics, par l'intermédiaire du "Représentant personnel du Président de la République pour la Francophonie", se préoccupent enfin de la place du français dans les institutions internationales. Et que Jean-Pierre Raffarin dont les sympathies francophones nous avaient échappé jusqu'alors, s'implique dans cette question. MAR
La polémique sur la présence de la langue française aux JO (15 février 2010)
États-Unis : déclin de l’enseignement des langues, sauf le chinois (10 février 2010)
Apprendre le français avec TV5Monde (9 février 2010)
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La polémique sur la présence de la langue française aux JO (15 février 2010)
voir l'article de synthèse sur le site du Parisien
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L’enseignement des langues décline dans les écoles américaines, à une exception près : le chinois. Grâce à des actions de promotion de cette langue et à l’image de superpuissance de la Chine, constate The New York Times.
Quelque 1 600 écoles publiques et privées des États-Unis offrent des cours de chinois, contre 300 voici dix ans. C’est peu sur un total de 27 500 collèges et lycées qui enseignent au moins une langue étrangère. Mais la proportion des écoles proposant des cours de chinois est passée de 1 % en 1997 à 4 % en 2008. De plus en plus d’élèves ne se contentent d’ailleurs pas d’étudier le chinois à l’école : ils en font une matière stratégique. En effet, le chinois est sur le point de détrôner l’allemand à un examen sélectif de langue, appelé AP [Advanced Placement Test], qui ouvre des portes pour le passage à l’université. Après l’espagnol et le français, le chinois devrait bientôt être la troisième langue du programme AP. article de Courrier International sur le sujet
Apprendre le français avec TV5Monde (9 février 2010)
Ce nouvel outil développé avec l’Université catholique de Louvain a été présenté le 5 février 2010 à Paris. Des exercices disponibles en version multilingue permettent de travailler prononciation, compréhension, vocabulaire et grammaire, autour des grands thèmes de la vie quotidienne.
TV5Monde dispose déjà de deux sites consacrés à l’apprentissage de la langue française, utilisés par des professeurs du monde entier.
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