ALF
-
Notre association
-
Qui sommes nous?
-
Organisation
-
Adhésion
-
-
Actions
-
Principales actions
-
Sensibilisation
-
Manifestations et protestations
-
Enseignement, Culture & Sciences
- - Enseignement
- - Culture
- - Sciences
-
Francophonie et International
-
Précontentieux et contentieux
-
-
Carpette anglaise et Tapis rouge
-
Publications & médias
-
Guides
-
Colloques, revues, salons & forums
-
Présence dans les médias
-
-
Prises de positions
-
Langue & Francophonie
-
Enseignement
-
Éditoriaux
- - La colonisation de la France et de l’Europe (19/02/21)
- - Remettons la langue française au cœur de notre identité ! (07/10/20)
- - Le Haut Conseil national de la Langue française et de la Francophonie est né le 18 juin 2020 (13/08/20)
- - 2020, année des institutions de la Francophonie (10/03/20)
- - Vient le temps de la Résistance francophone (11/11/19)
- - La France et la guerre des langues : où en sommes-nous (16/07/19)
- - Villers-Cotterêts grand Institut de la Francophonie et de la diversité culturelle ? (07/03/19)
- - Le Sommet francophone 2018 d'Erevan et nous (03/11/18)
- - 2 occasions à saisir par la France : Erevan et le Brexit (04/06/18)
- - Retrouvons-nous une politique de la langue française et de la francophonie ? (27/03/18)
- - Les tribunaux français protègent-ils encore la langue française ? (25/09/17)
- - Quels résultats des actions de nos 35 associations ?(5/06/17)
- - Aux candidats à la Présidence de la République(15/03/17)
- - Le Sommet de la Francophonie à Madagascar et la France (1/12/16)
- - Brexit : Exit l’état membre. Exit sa langue officielle !(03/08/16)
- - Vous en boufferez ! (29/02/16)
- - éditoriaux 2016-2017
- - éditoriaux 2014-2015
- - éditoriaux 2012-2013
- - éditoriaux 2010-2011
- - éditoriaux 2008-2009
Cadre institutionnel
-
Législation
-
Historique
-
Constitution
-
Décrets et circulaires
- - Décret du 3 mars 1995 (application loi Toubon)
- - Circulaire de 6 mars 1995 (application loi toubon)
- - Circulaire du 19 mars 1996 (application loi toubon)
- - Décret du 3 juillet 1996 (enrichissement de la langue française)
- - Décret du 1er juillet 1998 (transports)
- - Circulaire du 28/09/1999 (transports)
- - Circulaire du 7/10/1999 (sites Internet)
- - Circulaire du 20/09/2001 (pictogrammes)
- - Circulaire du 14 février 2003 (emploi langue française)
- - Circulaire du 25 avril 2013 (emploi langue française)
- - Arrêtés portant agrément des associations
-
Lois sur éducation
-
Lois sur audiovisuel
-
Nouvelles & positions
-
Dans le Monde
-
-
Langue Française
-
Histoire de la langue française
-
Ouvrages de référence
-
Dictionnaires et Outils
-
La vie de la langue
-
-
Francophonie
-
Nouvelles et positions
-
Dans la constitution
-
Organisation Internationale de la Francophonie
-
Rapports
-
Livres
-
-
Europe & Monde
-
Europe
-
International
-
-
sur les Langues
-
Secteurs
-
Culture
-
Cinéma
-
Chanson française
-
Sciences
-
Services Publics
-
Travail
- - positions et actions
- - Le "tout anglais dans l'entreprise" : des témoignages édifiants
- - Bonnes pratiques linguistiques dans les entreprises
- - ORSE et Cigref pour limiter l'anglais imposé au travail
- - Conférence internationale du 9 mars 2009
- - Souffrances des salariés obligés de travailler en anglo-américain
- - Conférence de presse du 8 février 2007
-
Sports
-
Sociétés et Commerce
-
-
Francophonie
-
Les différents pays
- - L'Acadie
-
Et encore...
-
Musée des horreurs
-
Horreurs en boucle
-
Automobiles
-
Banques-Poste
- - Banks !
- - BNP-Paribas
- - La Poste
- - Crédit Agricole
-
Boutiques
-
Culture
-
Electro-ménager
- - Tassimo
-
Enseignement
-
Médias
-
Offres dEmploi
-
Sciences
-
Soirées
-
Technologie
-
Tourisme
-
-
Musée des délices
- - SNCF-RATP
- - Supermarchés
- - Publicités
-
Autres textes
Traduisons le franglais...
La Voix francophone
Vous voulez participer au débat ? participez au forum La voix francophone
Le forum La voix francophone animé par 3 membres d'ALF existe depuis Janvier 2013. Une vingtaine de rédacteurs y participent.
Les animateurs de ce forum ont ouvert une rubrique "Avenir de la langue française" sur la page d'accueil. Les visiteurs du site pourront y publier des messages, il pourra s'agir de commentaires à propos des articles publiés sur le site d'ALF. Toutes les initiatives seront bienvenues de telle façon que les membres de l'association ainsi que les visiteurs du site d'ALF, puissent échanger entre eux sur le thème de la francophonie qui nous est cher. À bientôt sur le forum ! Michel Chevallier

Lettres de protestation
Exemples de lettres de protestation
- État
- Collectivités locales
- Europe
- Entreprises
- Enseignement
- Partis politiques
- Médias
- Organismes divers
Der. nouv.

Hommage à Philippe Rossillon
Les acteurs de la Francophonie, en célébrant
un des pères de ses institutions,
ravivent le combat pour le français.
Jusqu'à sa fin en 1997, Philippe Rossillon fut à la fois un Bonaparte et un Surcouf pour la langue française et la Francophonie. Pour la plupart, les institutions actuelles, françaises et internationales, de promotion du français et de la Francophonie organisée lui doivent en partie leur naissance. Créées aussi bien sous le Général de Gaulle et M. Georges Pompidou que sous MM. François Mitterrand et Michel Rocard, en complicité active entre Québécois, Acadiens, Wallons, Valdôtains, Romands et Jurassiens, Marocains, Tunisiens, Sénégalais de Senghor, Nigériens d'Hamani Diori, Ivoiriens d'Houphouët-Boigny, Cambodgiens de Norodom Sihanouk..., et Français de tous horizons.
Réunis le 5 décembre de 14h30 à 18h à l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), 19, avenue Bosquet, 75007, salle Senghor, grâce aux bons offices du Secrétaire Général de l'OIF M. Abdou Diouf, ancien Président de la République du Sénégal, et de son administrateur, le Québécois Clément Duhaime, les compagnons, les héritiers, les émules, de Ph. Rossillon, et les plus jeunes animateurs d'associations nouvelles de France, du Québec et d'ailleurs, resserrent leurs liens pour repousser les attaques subies par le français, de l'extérieur comme de l'intérieur de leurs pays.
Toutes nos associations partenaires sont invitées ! Nombre d'entre elles sont nées de l'inspiration de Philippe Rossillon. Toutes promeuvent des idées et des actions qu'il eut lui aussi - parfois lui le premier - en partage.
Ce colloque n'est pas conçu comme une vague de nostalgie qui réchauffe, a fortiori un chant funèbre. Nous sommes appelés à en faire bien moins une rencontre d'anciens hussards qu'une occasion bienvenue de renforcer la synergie entre toutes les associations actuellement sur le front, et de préparer et mener ensemble de nouvelles actions.
Albert Salon
télécharger le programme du colloque
ou lire le programme ci-dessous
Une passion pour la Francophonie
Hommage à Philippe Rossillon
(1931-1997)
Sous la présidence d’honneur de
Madame Véronique Rossillon
5 décembre 2012,
Siège de l’OIF (Organisation Internationale de la Francophonie)
Salle Léopold Sédar Senghor,
19-21, avenue Bosquet
75007 Paris (France
Programme
15h Allocution d’accueil de M. Clément Duhaime, Administrateur de l’OIF.
15h05 Ouverture du colloque par M. Bernard Dorin, Ambassadeur de France.
15h15 Les « coups » et actions d’éclat de Philippe Rossillon
Table ronde présidée par M. Bernard Dorin,
Avec MM. Jean Charbonnel, Pierre-André Comte, Bernard Emont, Paul-Henry Gendebien, Yves Montenay, et Denis Vaugeois
15h55 débat avec l assistance et questions aux intervenants
16h35 Les grandes réalisations de Philippe Rossillon
Table ronde présidée par M. Albert Salon,
Avec MM. Alain Fantapié, Jacques Godfrain, Guy Lavaud, Jacques Legendre, Dominique Noguez, et Philippe de Saint-Robert.
17h10 débat avec l assistance et questions aux intervenants
17h45 Conclusion du colloque par M. Albert Salon
Ils ont dit et ils ont écrit
Hubert Joly :
« Je le vois encore avec sa vaste intelligence, sa connaissance approfondie de l’Histoire, son esprit fertile jamais à court d’une initiative, d’un échafaudage de combinaisons, son humour de merveilleux conteur, et cette chose devenue si rare, son patriotisme sans faille, il n’y a qu’un seul mot pour qualifier Philippe : il pétillait.
Ah ! Qu’il en a donné du fil à retordre à quelques-uns ! Que de fécondes initiatives n’a-t-il pas su prendre au Haut comité de la langue française ou, plus tard, à l’Union latine ! Que de coups tordus n’a-t-il pas fomentés dans sa cervelle à l’imagination sans limite !
Que reste-t-il de tout cela ? Bien sûr, un souvenir très brûlant de ces années de travail en commun, même si les figures d’autrefois, Martial de la Fournière, Xavier Deniau, Michel Têtu, Marc Blancpain, Jean-Marc Léger, nous ont, tour à tour, quittés. C’était une francophonie "indomptable et fière, sans frein, ni rênes d’or". Une impulsion toujours vivante à Haïti avec Véronique, à Québec, en Acadie, et même en Louisiane.
L’enthousiasme que Philippe nous a communiqué reste intact. Nous croyons toujours en les capacités de la France ainsi qu’aux nécessaires solidarités d’une francophonie qui s’affirme, ne serait-ce que numériquement, malgré toutes les vicissitudes de la politique internationale. »
(Bulletin d’Avenir de la langue française)
Yves Montenay :
« Philippe Rossillon a passé sa vie à tisser des liens entre les pays "francophones" et tous leurs acteurs, notamment leurs responsables et leurs médias. Il a lancé ou encouragé de nombreuses organisations multilatérales officielles, associatives ou privées, a poussé le gouvernement français à les appuyer et, en cas de refus, a rajouté l'argent de sa famille. Il rencontra moins d'enthousiasme en France que dans les autres pays.
Dans le monde musulman, Philippe Rossillon fut aux côtés du Maroc, de la Tunisie, de la Mauritanie, du Tchad, du Burkina Faso, du Sénégal et du Niger. Il avait également de nombreux amis en Égypte, au Liban et en Syrie. »
(Échos du monde musulman)
Albert Salon :
Philippe fut notre paladin modèle, créateur ou inspirateur de diverses institutions françaises et internationales de promotion du français et de la Francophonie, de l’ancêtre de la DGLF à l’ancêtre de l’OIF, en passant par tant d’autres, sans oublier Avenir de la Langue Française, dont il fut le cofondateur avec Dominique Noguez, Dominique Gallet et moi-même, actuel président..
Après lui, nous nous battons et espérons ! Feu son grand ami Jean-Marc Léger continue, associé à Philippe, à nous inspirer lui aussi. Ils sont avec nous, en corsaires unis par une époque à une épopée. Il faut recréer une époque comme celle-là !
(Bulletin d’Avenir de la langue française)
Philippe de Saint-Robert :
« Philippe Rossillon nous a quittés très brusquement, alors qu'il s'apprêtait, une fois de plus, à reprendre le combat qui nous est cher. Atteint de longue date d'une maladie cruelle qui eût incapacité tout autre que lui-même, il ne s'est jamais écouté et a poursuivi inlassablement, jusqu'à abuser de ses forces, le combat pour la langue française et la francophonie qu'il avait entamé dès le début des années soixante. Au Canada, notamment au Québec et en Acadie, il a mené le combat, en Wallonie et à Bruxelles, il a également apporté son soutien inlassable aux francophones victimes de l'épuration linguistique, élargissant son combat contre l'impérialisme américanophone, il ressuscita l'Union latine. Philippe Rossillon laisse un exemple et un témoignage dont on souhaiterait qu'ils se prolongent, dans l'avenir, au-delà de l'émotion et de l'admiration que sa disparition suscite. Plus que jamais, nous aurions eu, aujourd'hui, besoin de lui, car ni la langue française ni la francophonie ne semblent être à l'ordre du jour, des gouvernements qui se succèdent. »
(Lettres - Asselaf)
Jean-Marc Léger :
« Philippe Rossillon, était présent sur tous les fronts et n'hésitait pas à agir à visière relevée et à mettre en jeu sa propre carrière (il avait d’ailleurs horreur de l’expression «faire carrière»).
Certains traits me frappèrent chez lui dès notre premier entretien (à l’AUPELF, en 1963) : la qualité de son information, sa franchise et sa façon d’aborder, d’attaquer les problèmes de fond (et de front !), son humour, enfin, et son sens de la formule imagée, inattendue. Il y avait chez lui à la fois du condottiere et du croisé, de l’apôtre et du guérillero, l’abbé Pierre et Che Guevara mâtinés de Pierre Daninos ou de Desproges. Diplômé de l’École nationale d'administration, fonctionnaire brillant du ministère de la Coopération, créateur et premier rapporteur général du Haut Comité de la langue française, il n’hésita pas à mettre en cause son avancement, sa carrière même, pour quelques causes auxquelles il croyait.
Il a fait siennes toutes les causes des peuples ou communautés de langue française. Mais avec une prédilection pour trois d’entre eux : Québec, Acadie, Haïti. Il s’impliqua personnellement dans leurs combats et jusqu’à la fin, leur fut fidèle. »
(Le temps dissipé, souvenirs)
Le chevau-léger de la Francité
Décidément, plus personne ne fera jamais de la politique comme Philippe Rossillon... Philippe Rossillon nait à Boulogne en 1931 dans une famille de la bourgeoisie protestante. Rossillon est un révolutionnaire. Il baptisera ses deux fils Kléber et Marceau... Il sera un temps séduit par le maoïsme.
Sorti de l'ENA en 1955, Rossillon commence tout de même par tâter du commerce, ou faire semblant, et part pour l'Amérique du Nord, à Montréal. En 1958, à l'École des hautes études commerciales de Montréal, Philippe Rossillon partage le même bureau que Jacques Parizeau, futur premier ministre du Québec...
Rossillon, qui cherche une cause révolutionnaire et nationale à sa mesure vient d'en trouver une : ce sera le Québec, et même toute l'américanie française. A partir de cet instant Rossillon se fait missionnaire de la civilisation française à travers le monde nord américain.
Le serment Dorin-Rossillon
Quelques mois plus tard, début 1959, Rossillon rencontre Bernard Dorin, alors jeune attaché d'ambassade. Les deux jeunes hommes se trouvent une foule de points communs et décident de consacrer désormais leur vie à l'émancipation du Québec. Aucun des deux ne trahira son serment...
A son retour de Montréal, Rossillon, qui regarde aussi vers le monde méditerranéen et l'Algérie en guerre, fonde Patrie et Progrès, groupe national et social prônant une sorte d’élitisme technocratique au service des masses populaires où il sera rejoint par d'autres énarques comme Jean-Pierre Chevènement, Alain Gomez, Philippe Malaud, Didier Motchane...
Pendant ce temps, Rossillon est entré au Ministère de la Coopération. C'est un poste idéal pour avoir tous les prétextes de se rendre le plus souvent possible au Canada français... Durant les années 1964 à 1968, Rossillon visite le Québec, le Nouveau-Brunswick et le Manitoba à plusieurs reprises, officiellement pour marquer l'appui de la France à plusieurs institutions culturelles, officieusement pour encourager le mouvement de prise de conscience politique des français d'Amérique du Nord. Pour cela, Rossillon distribue régulièrement des dons en argent et en nature à des institutions culturelles francophones.
Quand ce n'est pas l'argent de la France qu'il distribue, c'est le sien et quand ce n'est vraiment pas suffisant, c'est le sien ou celui de sa femme ! Notamment à Saint Boniface, dans la petite communauté des métis francophones de la rivière Rouge dont Rossillon finance entièrement la première radio..
Le 31 août 1967, Pompidou, décidément inquiet d'être manifestement tenu à l'écart de l'affaire québécoise par De Gaulle, se fait pressant lorsqu'il s'agit de la mission québécoise confiée par De Gaulle à Peyrefitte : « Je ne vous recommande pas d'emmener Rossillon. C'est un extrémiste !»
Le voyage de De Gaulle à Québec
Pourtant Rossillon viendra. Puisque c'est De Gaulle qui l'impose, comme il l'a imposé deux ans plus tôt au poste de rapporteur du Haut comité pour la défense et l'expansion de la langue française. Dans le même temps Bernard Dorin a été chargé par De Gaulle de dresser le programme de la coopération France-Québec. Rossillon et Dorin travailleront intensément, sous l'autorité lointaine de Peyrefitte, à une véritable bombe politique prévue pour exploser à l'occasion de l'exposition internationale de Montréal... Rossillon a décidé que cette visite gaullienne ne ressemblerait à aucune autre...
Le 15 juillet 1967, à Brest, Charles De Gaulle embarque à bord du Colbert, croiseur amiral de la flotte de l'Atlantique. C'est une idée de Rossillon. Ottawa a multiplié les petites difficultés en espérant que le général renoncerait au voyage. Peine perdue. Pour ne pas avoir à entrer au Canada par l'Ontario, ce que l'avion et le protocole auraient exigé, De Gaulle arrivera par la mer !
Huit jours sur le Colbert : c'est le prix à payer pour arriver directement au Québec, où De Gaulle considère qu'un « morceau du peuple français est installé, enraciné, rassemblé ».
Quand le Colbert entre dans les eaux canadiennes, deux frégates canadiennes l'escortent et un officier de liaison canadien, le commandant Plant, embarque à bord du Colbert. Il ne parle pas français. Le gouvernement canadien veut ainsi signifier à De Gaulle qu'il pénètre dans un pays anglais...
L'entrée de la flottille dans l'estuaire du Saint-Laurent, là où le fleuve se resserre enfin et se fait appeler « Chemin du Roy », est une surprise... Qui sont ces milliers de gens sur les berges ? On entend leurs cris lancés vers le croiseur.. « Vive De Gaulle ! », « On vous attendait ! », « Vive le Québec libre ! » « Indépendance ! », « Vive la France ! »... Les réseaux préparés par Rossillon depuis dix ans, s'époumonent, montrent des pancartes, trépignent de joie... et c'est communicatif car la «claque» finit par entrainer des dizaines de milliers de québécois sur les berges... La croisière prend un visage de triomphe avant même que la visite ait vraiment commencé et que De Gaulle ait posé un pied sur le sol du Québec.
Le 23 juillet, c'est l'arrivée au pied de la citadelle de Québec. Le soir même, lors d'une réception officielle au château Frontenac De Gaulle, galvanisé et sans plus aucun frein à son émotion, s'adresse aux invités et au premier ministre : « On assiste ici, comme en maintes régions du monde, à l'avènement d'un peuple qui, dans tous les domaines, veut disposer de lui-même et prendre en main ses destinées... Cet avènement, c'est de toute son âme que la France le salue ».
Le lendemain il poursuit son voyage vers Montréal en suivant le « Chemin du Roy ». La foule est nombreuse et présente tout au long de la route. La Marseillaise est entonnée à chaque arrêt et on agite des pancartes portant la mention « Québec libre ! ». L'affaire est faite. De Gaulle galvanisé par les foules amassées sur les berges puis sur les routes du Chemin du Roy avec des pancartes payées par Rossillon aux indépendantistes est gagné par son propre lyrisme... Rien ne l'arrêtera plus.
A son retour, De Gaulle saura remercier Rossillon en lui confiant la présidence du Haut comité de la langue française; poste où Rossillon multiplie les voyages en Wallonie, en Suisse, mais surtout au Canada français...
« Persona non grata » à Québec
Ces voyages agacent tellement les Canadiens qu'en 1968, Pierre-Eliot Trudeau, alors premier ministre libéral du Canada, ne peut contenir sa rage. Pierre Elliott Trudeau accuse publiquement Rossillon d'être un espion.
Le métier d'agent auto-missionné que Rossillon pratique fascine Parizeau, le chef des indépendantistes québécois, et vieil ami de Rossillon. Incontestablement, c'est à voir Rossillon vivre et agir que Parizeau s'est forgé l’idéal et la volonté sans faille qui le conduiront au pouvoir à Québec.
Engagement dans sa région de cœur
Rossillon n'oublie pas non plus La France. De 1965 à 1984, il fut maire de la commune de Beynac-et-Cazenac, en Périgord, commune où se trouve le château de Marqueyssac, propriété de sa femme.
Quand les années 60 s'achèvent l'infatigable coureur des bois commence à sentir les premiers symptômes de la sclérose en plaque qui allait le faire souffrir pendant trois décennies.
Après avoir quitté la présidence du Haut Comité de la Langue française en 1973 Rossillon change sa manière de faire de la politique. N'ayant pas pu faire de révolution prolétarienne et nationale, n'ayant pas pu bâtir une république de plus sur la terre, Philippe Rossillon se met à faire de la politique comme un prince florentin. Juste pour ne pas s'ennuyer. Et avec son propre argent.
Jura suisse, vallée d’Aoste, Louisiane et Acadie
Au début des années 1970, la patte de Philippe Rossillon est encore apparente dans, une série d'actions-chocs pour tenter de forcer le canton de Berne et la Confédération helvétique à trouver une solution au problème jurassien (occupation de la préfecture de Delémont, juin 1968 ; irruption dans la salle du Conseil national lors de l'élection du président de la Confédération, en décembre 1968 ; construction d'un mur fermant la porte d'entrée du Rathaus à Berne, en 1971 ; invasion de l'ambassade de Suisse à Paris, en 1972, et l'année suivante à Bruxelles).
En 1976, Philippe Rossillon crée l'association France Acadie/Amitiés acadiennes et puis France-Louisiane en 1977. Toujours sous la surveillance des services secrets de la gendarmerie Royale canadienne GRC qui n'hésite pas à voler le sac à main de Louise Beaudouin, future ministre québécoise, qui accompagnait Rossillon lors d'une tournée en Acadie où ce dernier apportait des fonds français pour sauver « L'Évangeline », le quotidien francophone d'Acadie. Rossillon s'impliquera aussi un moment en Wallonie, notamment en finançant, à Bruxelles, le Front Démocratique des Francophones (FDF).
On parla encore de sa patte dans les opérations du Groupe Francité en Val d'Aoste, où Rossillon cultivait l'amitié de Mario Andrione, le bouillant président francitaire de la Région autonome...
En 1983, Philippe Rossillon prend la direction de l'Union Latine, association internationale tombée en désuétude et qu'il remet sur pied, créant à Paris un cinéma (le Latina), une radio (Radio Latina), etc.
Aujourd'hui, l'Union Latine se porte bien : trente-trois états y adhèrent. France-Acadie existe encore sous la présidence de Bernard Dorin qui n'a rien changé à la force de son serment...
(extrait du blogue Les chevau-légers de la Francité 2010)
Philippe Rossillon en quelques dates
- 1931 naissance à Boulogne-Billancourt ;
- 1953 entrée à l’école nationale d’administration (ENA) ;
- 1965 à 1983 maire de Beynac-et-Cazenac (Dordogne) ;
- 1966 rapporteur général du Haut Comité de la langue française ;
- 1967 influence fortement le voyage du général De Gaulle au Québec au cours duquel ce dernier lance son célèbre « Vive le Québec libre ! » ;
- 1968-1972 soutien d’actions en faveur de l’autonomie du Jura suisse ;
- 1973 directeur de la Coopération culturelle et technique ;
- 1975 créateur des premiers textes légaux ou réglementaires de politique linguistique ;
- 1976 création de France Acadie/Amitiés acadiennes ;
- 1977 création de France-Louisiane ;
- 1977 chef de la Mission d'études générales du ministère de la Coopération ;
- 1982 président de la Commission du français langue scientifique au ministère de la Recherche et de l'Industrie ;
- 1983 secrétaire général de l'Union latine organisation intergouvernementale regroupant 33 pays de culture latine ;
- 1993 Président et cofondateur de l'association Avenir de la langue française créée en 1992 avec Dominique Gallet, Dominique Noguez et Albert Salon ;
- 1997 décès après une maladie malgré laquelle il avait poursuivi inlassablement, jusqu'à abuser de ses forces, le combat pour la langue française et la francophonie.
Philippe Rossillon était officier de l'Ordre national du Mérite, officier de la Légion d'honneur, officier de l’Ordre national des Arts et Lettres et titulaire des Palmes académiques, ordre des francophones d’Amérique...
Rechercher
D'autres le disent aussi !
"Coulisses de Bruxelles" le blog de Jean Quatremer (un journaliste de Libération très remonté contre le tout-anglais des eurocrates)
"À la fortune du mot" le blog de Bruno Dewaele (un journaliste de La Voix du Nord vous fait partager sa passion pour la langue française)
"Langue sauce piquante" le blog des correcteurs du Monde
Chroniques de Bernard Pivot dans le Journal du dimanche
Bernard Cassen (Altermonde) Méfions-nous du cheval de Troie Cinq yeux, une seule langue